Introduction : Thyroïdites représente un vaste ensemble de pathologie thyroïdienne. Liées à des étiologies aussi bien inflammatoires qu’infectieuses, comportant des évolutions cliniques et biologiques très diverses, les thyroïdites peuvent être aussi d’origine médicamenteuse, De nombreux médicaments peuvent interférer avec les hormones thyroïdiennes et/ou altérer le fonctionnement de la glande thyroïde; c’est particulièrement le cas des substances iodées dont la plus connue est l’amiodarone, Plus récemment, les interférons ont été également incriminés.
Objectif : le but de cette étude visent à définir les aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques, et échographiques ainsi que les facteurs favorisants et le pronostic des thyroïdites médicamenteuses signalés au centre de pharmacovigilance du CHU HASSAN II de Fès.
Méthodes :Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 15 patients, présentant une thyroïdite médicamenteuse, colligés au service de Pharmacologie, du centre hospitalier du CHU HASSAN II de Fès sur une période s’étendant sur 4 ans, du janvier 2009 à décembre 2012. Notre travail est basé sur l’exploitation des dossiers des archives du centre de pharmacovigilance du CHU Hassan II Fès. Sont inclus dans notre étude tout cas de thyroïdite médicamenteuse confirmée et dont le dossier médical est complet. Le diagnostic a été suspecté cliniquement et confirmé grâce aux dosages biologiques de la fonction thyroïdienne complétés éventuellement par d’autres examens complémentaires.
Résultats : Deux médicaments seulement étaient responsables de la thyroïdite dans notre étude, Il s’agit de 15 cas de thyroïdite médicamenteuse dont 10 cas d’origine d’amiodarone et 5 cas d’origine d’interféron. L’âge moyen des patients était de 49 ans, avec un sexe ratio F/H de 1 ,5.La majorité des patients habitent à Fès. 66,7%des patients ont des antécédents de cardiopathie étaient mis sous amiodarones , 26,7% ont des antécédents d’hépatites étaient mis sous Interféron, 6,6 ont des antécédents de sclérose en plaque étaient mis sous interférons . Les circonstances de découverte chez 53,3% Des patients faisaient suite à un examen systématique, et chez 26,7% suite à des manifestations cliniques, et chez 20% sont découverte fortuite, Le Délai d’apparition des manifestations cliniques chez la majorité des patients dépassait les 24 mois .Les manifestations cliniques les plus rencontraient étaient : Trouble cardiovasculaire (tachycardie. bradycardie) et de trouble digestive (diarrhée .constipation). Chez 53% des patients présentaient un taux de TSHus bas traduisant ainsi une hyperthyroïdie et 47% de nos patients présentaient un taux de TSHus élevé traduisant ainsi une hypothyroïdie. L’échographie a montré des goitres chez 13,3% des patients et aussi des nodules chez 13,3% des patients. Attitude thérapeutique était basé sur : changement du traitement et surveillance, garder le traitement et surveillance, arrêt du traitement et traitement spécifique, arrêt du traitement et simple surveillance. Chez 40% de nos patients ont évolués vers l’euthyroïdie clinique et biologique dans délai entre 1 à 8 mois âpre la prise en charge.
Conclusion : l’ Amiodarone et l’interféron sont les principales cause des thyroïdites médicamenteuses. un bilan thyroïdien clinique et biologique s’impose avant la prescription de ces deux médicaments avec une surveillance régulière en cours du traitement surtout en présence d’un facteur de risques (anticorps anti-TPO positifs, sexe féminin, goitres, ou carence d’iode en cas d’amiodarone ) a fin de pouvoir prévenir tout dérèglement important de la fonction thyroïdienne .