Le vitiligo est une hypomélanose acquise, survenant suite à la disparition progressive des mélanocytes de l’épiderme, des follicules pileux et des muqueuses. Il touche 0,5 à 2 % de la population générale et représente une partie importante des consultations en dermatologie. Sa prévalence exacte dans la population pédiatrique est inconnue, mais 23 à 26 % des cas sont des enfants de moins de douze ans. Le vitiligo chez l’enfant, contrairement à celui de l’adulte, se caractérise par une prédominance féminine (51 à 69 % des cas). Bien que son étiologie précise soit encore inconnue, de nombreuses théories ont été proposées (génétique, auto-immune, neurale…). La théorie auto-immune semble la plus probable du fait de l’association de vitiligo avec de nombreuses maladies auto-immunes (thyroïdite, pelade, maladie d’addison, diabète…). Dans la majorité des cas, le diagnostic est aisé grâce à des critères cliniques, il se présente le plus souvent comme des macules blanches localisées, souvent périorificielles. Différentes méthodes de traitement existent, le but est la recoloration des plaques dépigmentantes soit en stimulant la prolifération des mélanocytes encore en place (photothérapie, traitement locaux), soit en apportant des mélanocytes prélévés sur une zone saine (greffe mélanocytaire). Les thérapies pédiatriques incluent les stéroïdes topiques, les immunomodulateurs, la photothérapie (rayonnement ultraviolet B de bande étroite) et le calcipotriol. Une correction esthétique par camouflage est également possible. Dans notre pays, très peu d’études ont été menées sur le vitiligo de l’enfant. Ainsi, nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive qui a permis de recueillir 25 cas, intéressant les enfants et adolescents âgés de moins de 15 ans, suivis en consultation au service de dermatologie de l’Hôpital Militaire Moulay Ismail de Meknès (HMMI), sur une période de 7 ans (1er janvier 2008 au 31décembre 2014). Le but de notre travail est d’évaluer le profil épidémio-clinique, thérapeutique et évolutif de la maladie dans notre pays. L’âge moyen de nos malades était de 11,92 ans avec la tranche d’âge la plus touchée était celle entre 12-15ans. Une nette prédominance féminine a été notée (60%). Le caractère familiale était plus prononcée (20%), l’auto-immunité était plus au moins marquée (12%), le phénomène de koebner a été retrouvé dans 24% des cas, le phénomène de Sutton était modestement exprimé 2 cas (8%). La localisation principale reste le visage avec un pourcentage de 28%, suivi par l’atteinte des membres inférieurs (24%), du tronc (20%), et les membres supérieurs (16%). Le vitiligo généralisé représentait la forme la plus fréquente dans notre série, retrouvait chez 10 patients (36%), suivi du vitiligo focal chez 8 patients (32%), puis le vitiligo segmentaire chez 4 patients (20%). Enfin la forme acrofaciale présentait chez 3 patients (12%). Sur le plan thérapeutique, Les dermocorticoïdes restent le traitement de première intention pour le Vitiligo focal et segmentaire et la photothérapie UVB à spectre étroit est un traitement de choix pour le Vitiligo non segmentaire et aussi tout Vitiligo segmentaire, elle est réalisable à partir de l’âge de sept ans. Le soutien psycho-social est important quelque soit la forme clinique à partir du moment où le diagnostic est évoqué.