LA PRISE EN CHARGE DES RETRECISSEMENTS DE L’URETRE CHEZ L’HOMME (A propos de 43 cas)

– Introduction : La sténose de l’urètre est une réduction de calibre, plus ou moins étendue, du canal de l’urètre qui gêne le libre écoulement des urines de la vessie au dehors quelle que soit son siège et son origine. La dysurie et la rétention aiguë d’urine constituent des signes révélateurs du rétrécissement de l’urètre. Le diagnostic est évoqué par la clinique et confirmé par l’imagerie (UCRM). La prise en charge thérapeutique est un vrai chalenge pour l’urologue quelle que soit la technique utilisée.

– Objectifs : L’objectif de cette étude était d’analyser le profil épidémiologique de la sténose de l’urètre et son mode de prise en charge diagnostique et thérapeutique, au sein du service d’urologie du CHU Hassan II de Fès.

– Matériels et méthodes : Notre étude porte sur l’expérience du service d’urologie du CHU Hassan II de Fès en matière de prise en charge des rétrécissements de l’urètre chez l’homme, au moyen d’une étude rétrospective des dossiers médicaux de 43 cas. Ceci durant une période de 4 ans (du janvier 2011 au décembre 2014).

– Résultats : L’âge moyen, au moment du diagnostic, était de 52 ans avec des extrêmes allant de 22 ans à 82 ans. La symptomatologie clinique était dominée par la rétention aiguë d’urine (39,53%). La dysurie était le maitre symptôme au stade de sténose. Dans notre étude, on constate que les formes compliquées sont au nombre de 26 cas (60,45%), contre 17 formes non compliquées (39,54%) c’est à dire de dysuriques pures. Le rétrécissement urétral a plusieurs étiologies. Dans notre étude, il a été dominé par les causes scléro-inflammatoires avec 19 cas (44,18%), suivi des sténoses d’origine iatrogénique avec 16 cas (37,20%) qui semblent gagner de l’ampleur depuis quelques années. les sténoses traumatiques viennent en troisième position avec 7 cas (16,27%) dont l’accident de la voie publique a été la première cause. La sténose urétrale était unique dans 88,37% des cas. Par ailleurs, L’urètre bulbaire a été le segment le plus atteint avec 37,20 % des cas. L’urétrotomie endoscopique a été la technique la plus pratiquée et concernait 65,11% des cas, suivie de l’urétroplastie en 2 temps pour 18,60% des cas. En outre, 16,27% des patients ont bénéficié d’une urétroraphie términoterminal. Aucun patient n’a présenté de complications peropératoires. En revanche, une complication postopératoire précoce a été présente chez un seul cas, il s’agissait d’une infection du site opératoire.

– Conclusion : Le profil épidémiologique de la sténose urétrale dans notre formation est similaire à celui décrit dans la plupart des pays africains. Il est marqué par l’étiologie inflammatoire, les sténoses bulbaires et les consultations tardives (rétention d’urines).