L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine ou VIH, au cours de la grossesse, est une maladie virale à transmission materno-fœtale comparable à la rubéole, à la toxoplasmose ou autres maladies infectieuses survenant au cours de la grossesse. Le présent travail met en lumière les différents aspects de la transmission materno-fœtale du VIH, son diagnostic et les procédés d’une prise en charge précoce et pluridisciplinaire d’une femme enceinte infectée par le VIH ainsi que son nouveau-né, tout en discutant les possibilités de prévention afin de réduire la transmission verticale du VIH. Plusieurs investigations menées dans différents pays concernant la transmission verticale du VIH ont démontré les résultats suivants : La pandémie d’infection par le VIH affecte les femmes et les enfants dans le monde entier. En effet, on estime que 33 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2007 dont 370 000 sont des enfants de moins de 15 ans, Les femmes en représentent la moitié. Dans les pays industrialisés, la prévalence prénatale du VIH est habituellement inférieure à 1%, par contre elle peut atteindre 35% dans certaines villes d’Afrique centrale et de l’Est. Au Maroc elle est chiffrée à 0,08. En l’absence de mesures préventives, les taux de transmission verticale sont de 15 à 30% dans les pays industrialisés, et de 25 à 35% dans les pays en voie de développement. La prévention de la transmission verticale du VIH comprend plusieurs volets. D’abord la proposition d’une procréation médicalement assistée chez un couple atteint du VIH désirant un enfant, ensuite la prise en charge pluridisciplinaire de la grossesse chez une femme infectée par le VIH ainsi que son nouveau-né, puis la prévention médicamenteuse qui connaît plusieurs protocoles adaptés selon le niveau socio-économique et le contexte culturel de chaque pays.La prise en charge des enfants infectés par le VIH a pour objectifs : de poursuivre et si besoin d’adapter la prévention de la TME dans sa phase post natale. Cette prévention repose essentiellement sur l’utilisation des antirétroviraux pendant les premières semaines de vie ; de poser le diagnostic de contamination ou de non contamination du nourrisson, le plus rapidement possible ; de dépister à court, moyen et long terme la toxicité des antirétroviraux auxquels le nouveau-né aura été exposé. L’objectif majeur est de diminuer la mortalité et la morbidité de l’infection en utilisant une thérapie antirétrovirale, une prophylaxie des infections opportunistes et une nutrition adaptés aux recommandations universelles. Cette mise au point est formulée à propos d’un cas de transmission maternofœtale de l’infection VIH colligé au service de néonatologie du CHU de Fès. La connaissance tardive de la contamination de la mère a entravé la mise en route précoce des mesures de PTME du VIH et par conséquent n’ont pas pu éviter la contamination du nouveau-né qui a était confirmée par le dosage de l’Antigenémie virale HIV, 2 PCR qui sont revenues positives et une culture lymphocytaire. Le nouveau-né a reçu dés J1 de vie 2mg d’ AZT pendant 6 semaines avec une prophylaxie des infections opportunistes à base de cotrimoxazole, la trithérapie a était démarré dés la confirmation de la contamination. Cet enfant âgé actuellement de 4ans, est sous trithérapie antirétrovirale, son examen clinique et son bilan biologique (dont NFS et transaminases) les plus récents sont sans particularités. L’évolution de future de l’épidémie du SIDA chez l’enfant dépendra d’une part de l’évolution de l’épidémie dans la population surtout féminine et, d’autre part, de l’extension des mesures de prévention visant à diminuer le nombre d’enfants infectés par voie materno-fœtale.