TABAGISME CHEZ LES ETUDIANTS EN MEDECINE DE FES

Au Maroc, le nombre de fumeurs atteint 34,5% de la population masculine âgée de 20 ans et plus ; 90 % des cas de cancers recensés sont causés par le tabac.L’objectif de ce travail est de déterminer les comportements et les attitudes des étudiants en médecine vis à vis du tabac, ainsi que la perception de leur rôle dans la lutte anti-tabac.Une enquête transversale a été menée durant l’année universitaire 2010 2011, par l’administration d’un questionnaire au près des 1470 étudiants de la Faculté de Médecine et de pharmacie de Fès. Le taux de réponse était de 31,1% (458 sujets). La prévalence du tabagisme était de 19,9% avec une prédominance masculine (30,5% de fumeurs contre 10,6% de fumeuses). La proportion des fumeurs augmente significativement selon l’année
d’étude passant de 11,4% en 1ère année à 30,3% en 6emme année et aussi selon l’âge passant de 15,3% pour les étudiants âgés de moins de 19 ans à 48% pour les étudiants âgés de 23 ans et plus. La majorité des étudiants ont fumé des cigarettes industrielles avec filtre et la consommation moyenne de cigarettes était de 7,5 (+/-6,8) cigarettes par jour. Les ex-fumeurs représentent 2,8% de l’effectif total. 50% des étudiants avaient déjà tenté le sevrage tabagique et 37% envisagent d’arrêter de fumer dans 5ans. La moitié des étudiants fumeurs rapportent l’essoufflement à l’effort comme le premier signe clinique ressenti. Presque la majorité des étudiants ont fumé leur première cigarette par curiosité et à cause du stress des examens. Près de 89% des sujets étaient conscients de la nocivité du tabac et 73% trouvent que les médecins devraient être plus actifs en parlant des dangers du tabac aux groupes de patients à risque; pourtant seuls 48% envisagent de le faire de façon systématique même en l’absence de maladies liées au tabac. Les étudiants sont unanimement d’accord pour l’application des mesures législatives pour réduire le tabagisme, pourtant seulement 24% sont au courant de l’existence de la loi marocaine anti-tabac. A la lumière de ce travail, nous insistons sur la nécessité de mettre en œuvre des stratégies de prévention, des activités d’éducation sanitaire et aussi d’appuyer des mesures législatives rigoureuses pour réduire l’ampleur de ce fléau.