La valvuloplastie mitrale percutanée découverte par Inoue en 1984 a révolutionné la thérapeutique du rétrécissement mitral. Cette technique très utilisée a écarté le recours au traitement chirurgical à cœur ouvert et même à cœur fermé. Ses indications ne sont plus limitées au rétrécissement mitral pur serré à valves souples, mais les valves avec fibrose importante ou calcifications grade 1 ou 2 non commissurales peuvent en bénéficier. Entre 2001 et 2008 ; 1485 patients avec sténose mitrale symptomatique ont bénéficié d’une CMP au service de cardiologie A du CHU Avicenne de Rabat.Notre étude porte sur 25 procédures chez 22 patients (1,48%) qui ont présenté une resténose mitrale 2 à 16 ans après une première CMP. Nous avons comparé nos patients avec 29 patients redilatés dans la même période après resténose post CCF. Le but de ce travail est d’étudier la faisabilité, la sécurité et l’efficacité d’une deuxième dilatation après resténose mitrale post CMP. Dans notre étude, la population est jeune (36 ans) avec un délai de resténose de 8,6 ans ; seuls 23%présentent une ACFA lors du deuxième geste. Il n y a pas eu de complications particulières au cours de la procédure même chez les patients redilatés en per grossesse ou en cas de redilatations multiples. La dilatation mitrale percutanée a permis une augmentation remarquable de la surface mitrale qui est passée de 1+/- 0 ,25 à 2,05+/-0,27cm² et une diminution notable du gradient mitral moyen de 17,7+/ – 7,6 à 5,68+/-2,1 mm Hg ainsi que de la PAPS de 55,8 +/-19,7à 31,8+/-7,6 mm Hg avec un taux de succès de 95,4%.Le follow up sur une durée de 34 mois a montré un maintien des résultats obtenus à moyen terme. A la lumière de ces résultats, la prise en charge percutanée des resténoses mitrales s’avère efficace et sans danger chez les patients qui présentent une resténose post CMP. C’est la méthode de choix indiquée en première intention dans les resténoses post dilatation en particulier chez les patients jeunes, avec anatomie valvaire favorable et refusion commissurale.