L’insuffisance rénale aiguë est un facteur de risque majeur de morbidité et de mortalité en milieu hospitalier. Notre étude rétrospective, allant du 1er Janvier 2011 au 31 Décembre 2011 a été réalisée dans le service de néphrologie du CHU Hassan II de Fès afin de colliger l’ensemble des cas d’insuffisance rénale aiguë en provenance des différents services hospitaliers. 377 cas ont été dénombrés, avec une moyenne d’âge de 53 ans, et un sex ratio à 1,26. Plus de 62% des patients de cette série étaient hospitalisés dans les services de réanimation et des urgences. L’insuffisance rénale aiguë organique (ou rénale) domine la série avec 46%, contre 40,5 % de type pré rénal et 14,5% de type obstructif. Les étiologies de l’IRA pré-rénale sont dominées par la déshydratation retrouvée dans 23% des cas. La nécrose tubulaire aiguë est la principale étiologie de l’IRA organique avec 17% de toute la série. L’obstacle d’origine tumorale représente 9% des cas. Le traitement de l’IRA comprenait, l’hémodialyse indiquée chez 18,5% des patients, essentiellement pour hyperkaliémie et/ou hyperurémie. La mortalité de cette série a été chiffrée à 31%. Il ressort de notre analyse univariée, que l’âge, les vomissements, la déshydratation, l’instabilité hémodynamique, la surcharge vasculaire, ainsi que l’infection, l’hyperkaliemie, l’oligo-anurie, et le recours à l’hémodialyse ou à l’intubation-ventilation-sédation (IVS), sont des facteurs de risque de l’évolution défavorable. De même, le sexe masculin, les troubles de conscience, l’infection, l’instabilité hémodynamique, l’IVS, la surcharge vasculaire, l’hyperkaliémie, l’oligo anurie, la nécessité d’hospitalisation en service de réanimation et l’IRA secondaire au myélome, sont des facteurs de risque de décès.Cette étude confirme l’incidence élevée de l’insuffisance rénale aiguë au CHU Hassan II et son impact sur le pronostic du patient. Elle est particulièrement caractérisée par son origine multifactorielle, l’importance des étiologies infectieuses, néphrotoxiques et des mécanismes septiques et hémodynamiques. Tout ceci montre la nécessité d’une prise en charge rapide et multidisciplinaire.