Prise en charge du nouveau-né fébrile a propos d’une étude rétrospective de deux ans (2006-2007)

Introduction : La fièvre constitue un motif fréquent de consultation en pédiatrie. Elle est définie par une température supérieure à 37.8°c. Elle constitue un signal d’alarme aussi bien pour les parents que pour les médecins. L’objectif essentiel pour le médecin c’est d’éliminer une infection bactérienne sévère dans les plus brefs délai. Objectifs de l’étude : Dans cette étude nous tenterons de définir les critères prédictifs d’infection bactérienne sévère chez le nouveau-né fébrile, de proposer une conduite à tenir devant une fièvre chez le nouveau-né, basée sur notre expérience et sur celle d’autres équipes. Patients et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective allant sur une période de deux ans (2006 et 2007) dans le service de néonatologie et réanimation néonatale du CHU HASSAN II de FES. 55 nouveau-nés présentant une fièvre à l’admission ont été colligés. Les paramètres étudiés étaient cliniques, paracliniques, thérapeutiques et les différents étiologies retrouvées. Résultats : L’incidence de la fièvre était de 8.2%. Le sexe ratio était de 2.6. La fièvre était plus fréquente chez les nouveau-nés de plus de trois jours de vie. La fièvre survenait durant toutes les périodes de l’année avec une prédominance pendant la période estivale : 78% des cas. L’anamnèse infectieuse était positive dans 85.4% des cas. Les étiologies étaient dominées par l’infection bactérienne retrouvée chez 45 nouveau-nés soit 81.8% des cas. Sur le plan bactériologique l’infection a été la plupart du temps décapitée par une antibiothérapie préalable. Parmi ces infections bactériennes les plus fréquentes étaient les septicémies et les infections urinaires. Nous avons eu 7 cas soit 12.7% de nouveau-né présentant une hyperthermie. Discussion/Conclusion Le débat n’est pas encore clos quant à la prise en charge du nouveau-né fébrile. Ni l’anamnèse, ni l’examen clinique ne permettent de discriminer les infections bactériennes sévères des autres étiologies de fièvre chez le nouveau-né. Le bilan paraclinique s’est révélé le meilleur élément prédictif, mais avec une sensibilité imparfaite. C’est pourquoi nous recommandons largement comme la plupart des auteurs l’hospitalisation du nouveau-né fébrile afin de réaliser le maximum de prélèvements dans l’état du possible et de démarrer l’antibiothérapie sans attendre les résultats du bilan si l’état clinique est alarmant.