Polytraumatisme chez l’enfant (à propos de 60 cas)

Introduction Le polytraumatisé est un patient atteint de deux lésions ou plus, dont une au moins menace le pronostic vital ; si bien qu’il est très important d’inclure la notion de mécanisme et la violence de traumatisme, dans la notion de traumatisme grave au moins dans la phase initiale de l’évaluation. Le but de notre travail est de rappeler à partir des données de la littérature, les spécificités de polytraumatisme infantile et les différentes étapes de sa prise en charge, en essayant d’après notre expérience de mettre en lumière les carences actuelles dans la prise en charge afin de proposer des recommandations. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les observations de polytraumatisé infantile, admis dans le service de réanimation polyvalente et le service de chirurgie pédiatrique de CHU Hassan II de Fès entre Janvier 2004 et Décembre 2007. C’est ainsi que soixante observations ont été analysées. Nous avons inclus dans notre étude tous les enfants blessés présentant au moins deux lésions, dont au moins une mettant en jeu le pronostic vital, et ce en précisant l’aspect clinique, biologique, thérapeutique et épidémiologique de chaque malade admis pour polytraumatisme. Résultat Soixante enfants polytraumatisés ont été colligés : 41 garçons et 19 filles, l’âge moyen étant de 8,37+/- 3,5. Les accidents de la voie publique ont été la cause la plus fréquente de traumatisme (75%) et l’enfant piéton heurté par VM était le mécanisme le plus dominant (50%). La moitié de nos patients avaient deux lésions avec une moyenne de 2,5+/-0,7. Le GCS moyen est de 12,5+/-3,3, l’assistance respiratoire a été indiquée chez 12 patients (20%), l’état hémodynamique était instable chez 17 patients (28,3%) ; tous les patients ont été perfusés et ont reçus un remplissage vasculaire, le recours à la transfusion fut nécessaire dans 31,6% des cas et les drogues vasopressives chez 8 malades. Les traumatismes abdominaux sont les plus fréquents dans notre série (68,3%) avec une nette prédominance des traumatismes spléniques (70,2%), suivie par les traumatismes crâniens dans 63% des cas, l’œdème cérébral préside l’ensemble des lésions crâniennes (60,5%). Les traumatismes des membres ont été aussi fréquents dans notre étude (61,6%). Les traumatismes thoraciques sont retrouvés chez 36,7% des cas, les lésions pelviennes ont été découvertes dans 25% des cas. L’intervention chirurgicale a été indiquée chez 20 patients (33%) :l’intervention neurochirurgicale était nécessaire chez 3 patients, la laparotomie chez 4 patients et l’intervention traumatologique a concerné 12 patients. 5 patients sont décédés dans notre série (8,3%), 4 garçons et une fille, le traumatisme crânien était présent dans 4 cas. Conclusion L’amélioration du pronostic du polytraumatisme se base, d’une part, sur des soins urgents et efficaces sur les lieux de l’accident suivis d’une prise en charge dans des centres disposant de l’ensemble du plateau technique nécessaire et rodés à cet exercice difficile, et d’autre part, sur la prévention qui passe d’abord et avant tout par le respect du Code de la route, l’éducation des enfants et un minimum de surveillance par leurs parents.