Place de la radiothérapie dans le lymphome de hodgkin de l’adulte (A propos de 169 cas)

La maladie de Hodgkin est une hémopathie maligne, de cause encore mal connue. Elle est devenue actuellement parmi les cancers les plus curables grâce à sa sensibilité à la chimiothérapie et à la radiothérapie mais pose le problème de rechute. Les travaux dans nos structures sont rares concernant la place de la radiothérapie dans la prévention des rechutes et l’analyse des complications thérapeutiques à long termes. L’objectif de notre travail est d’évaluer l’apport de la radiothérapie dans le traitement du lymphome Hodgkinien de l’adulte. Il s’agit d’une étude rétrospective, portant sur 169 patients, traités au service d’oncologie Ibn Rochd de Casablanca de Janvier 2000 à Décembre 2007. Les données ont été recueillies par une fiche d’exploitation comportant le maximum de données épidèmio-clinique, histologiques, thérapeutiques et pronostiques. L’étude statistique a fait appel au test de χ 2 pour les variables qualitatives. La survie a été calculée selon la méthode de Kaplan-Meir. La comparaison des courbes de survie a fait appel au test de log Rank. Le délai moyen de consultation a été de 12 mois et seuls 25% des patients ont consulté dans un délai inférieur à 6 mois d’évolution. Dans notre série, les stades localisés ont représenté 67.5% des malades dont 14.2% de stade I et 53.3% de stade II, tandis que les stades avancés ont été rapporté chez 55 patients soit 32.5% dont 23% de stade IV avec une atteinte hépatique dans 35.9% des cas, une atteinte pulmonaire dans 28.2% des cas et un envahissement médullaire dans 12.8% des cas. Sur le plan thérapeutique, environ tous nos patients de notre série ont été traités par une chimiothérapie suivie d’une radiothérapie. Tous les malades ont bénéficié d’une radiothérapie utilisant le cobalt 60. L’irradiation a été localisée aux territoires initialement envahis chez 94 patients et étendue dans 30 cas. La dose délivrée a été de 36 à 40 Gy à raison de 2 Gy par séance et 5 séances par semaine. La rémission complète a été obtenue chez 148 patients (93.6%) dont 30 patients ont rechuté : 71.4% en territoires non irradiés, 23.8% en territoire irradié et non irradié et 4.8% en territoire irradié. L’analyse selon les facteurs pronostiques a permis de noter que le stade initial de la maladie constitue le seul facteur significatif dans le contrôle immédiat de la maladie. Les séquelles thérapeutiques de la radiothérapie ont été principalement représentées par une pneumopathie post radique chez un seul patient et la survenue d’un synovialosarcome de la hanche gauche dans un cas. Le taux de survie globale à 3 ans a été de 93% et la survie sans rechute a été de 83%. La chimiothérapie combinée à la radiothérapie constitue le traitement standard des stades localisés du LH et les progrès thérapeutiques visent à améliorer le taux de guérison tout en diminuant les toxicités à court et à long terme