Introduction : Les tumeurs malignes de paupières représentent une pathologie relativement fréquente. Avant toute prise en charge thérapeutique, un examen clinique doit être fait pour orienter le bilan, suivi d’une biopsie qui confirmera la malignité. La TDM et l’IRM permettent aux mieux de préciser l’extension et ainsi orienter le choix thérapeutique qui est souvent chirurgical. Une étude anatomopathologique de la pièce permettra ensuite de s’assurer des marges d’exérèses. L’objectif de notre thèse consiste à relever l’aspect épidémiologique et diagnostic de ces tumeurs et d’évaluer leur prise charge thérapeutique.
Matériels et méthodes : Ce travail est une étude rétrospective portant sur une série de 51 malades présentant tous une tumeur palpébrale maligne sur une période de 66 mois comprise entre janvier 2006 et juin 2011. Une fiche d’exploitation détaillée nous a permis cette étude.
Résultats : Il s’agit de 31 hommes et 20 femmes d’âge moyen de 64,4 ans. L’âge avancé et l’exposition solaire chronique constituent les facteurs de risque les plus importants. Le siège de prédilection est la paupière inférieure, par ailleurs l’œil gauche est le plus fréquemment atteint. L’examen histologique souligne la prédominance du carcinome basocellulaire (80%). Le bilan d’extension nous a permis de détecter un cas de carcinome basocellulaire avec métastases hépatiques. Le traitement de choix est chirurgical (98%) consistant à réaliser soit une exérèse carcinologique puis reconstruction soit une exentération. L’examen extemporané a été utilisé dans 8 cas. Il a permis de modifier l’exérèse dans 4 cas et s’est avéré faussement négatif dans un cas. Les résultats postopératoires sont satisfaisants pour la majorité de nos malades, hormis quelques complications. Cependant, on ne pouvait pas conclure sur le suivi à long terme puisque la plupart de nos patients sont perdus de vues précocement. Conclusion : Les tumeurs palpébrales malignes, dont le carcinome basocellulaire est le plus fréquent, posent essentiellement un problème thérapeutique où la chirurgie reste le moyen le plus utilisé. Le meilleur traitement reste la prévention qui commence par l’éducation du public et l’utilisation des moyens actuels de photo-protection qui sont d’une grande efficacité.