Les méningites lymphocytaires présentent une urgence diagnostique et thérapeutique. Le but de ce travail est d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, étiologiques, thérapeutiques et évolutifs des méningites lymphocytaires chez l’enfant. Matériel et méthode : Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers de 53 malades hospitalisés pour méningite lymphocytaire dans le service de pédiatrie du CHU Hassan II de Fès durant 3 ans du janvier 2009 au décembre 2011. Résultats : Nous avons inclus 34 garçons et 19 filles, l’âge moyen est de 6,5 ans, d’origine urbaine dans 74% et d’un niveau socio-économique faible dans 73,6% des cas. Deux patients (3,8%) avaient la notion de contage familial et un seul patient avait un antécédent de tuberculose. Le délai moyen de consultation était de 3 jours. Le syndrome méningé est présent dans 85% des cas, la fièvre est le signe le plus fréquent (100%). Les troubles de conscience sont retrouvés dans 11%, les troubles psychiques dans 3,8%, les crises convulsives dans 19%, la raideur méningée dans 68%, et un signe neurologique de focalisation dans 32 % des cas. Biologiquement le LCR était lymphocytaire dans 100% des cas, une hypoglycorachie est retrouvée dans 22% des cas, la recherche bactériologique est négative dans 100% des cas. La TDM cérébrale était pathologique dans 24% des cas. L’étiologie était virale dans 67%(oreillons 22%, HSV 11,3%, VZV 1,9%, indéterminée 32,8%), tuberculeuse dans 23%, bactérienne décapitée dans 7%, et à Listéria dans 2% des cas. Tous les malades ont bénéficié d’un traitement symptomatique seul ou associé, selon l’étiologie, à un traitement antituberculeux dans 23% des cas, antiviral dans 11,3%, C3G pour les méningites décapitées dans 7% des cas, et l’association amoxicilline- gentamycine pour la méningite à Listéria. Une dérivation ventriculaire externe est réalisée chez 2 malades. La moyenne de la durée d’hospitalisation était de 10 jours (entre2 et 40 jours). L’évolution est favorable dans 88,7% des cas. On déplore un décès (nourrisson de 1mois avec une miliaire associée à une méningite tuberculeuse). Conclusion : notre étude souligne la fréquence des méningites lymphocytaires chez l’enfant, ainsi que la gravité de celle tuberculeuse et herpétique, d’où la nécessité d’un diagnostic et d’une prise en charge précoce.