Les infections nosocomiales en reanimation neonatale etude retrospective 2009 (A propos de 110 cas)

Les infections nosocomiales constituent un problème majeur de santé publique par leur coût ainsi que par la morbidité et la mortalité qu’elles engendrent. Elles sont particulièrement fréquentes en milieu de réanimation en raison de la diminution des défenses du patient et de la multiplication des procédures invasives. La surveillance des infections nosocomiales est une activité centrale pour la prévention, notamment dans les unités de réanimation et soins intensifs, services les plus exposés. L’objectif de cette étude était de déterminer l’incidence et le profil épidémiologique des infections nosocomiales et d’identifier les principaux facteurs associés à la survenue de ces infections. Ce travail rétrospectif est réalisé par l’analyse des dossiers de 425 patients ayant été hospitalisés 48H ou plus dans l’unité de réanimation néonatale du Centre Hospitalier Universitaire Hassan II Fès entre le 1er Janvier et 31 Décembre 2009. Nous avons identifié 110 épisodes d’infections nosocomiales chez 106 malades soit une incidence de 25%. La densité d’incidence était de 64 pour 1000 jours d’hospitalisations. L’âge moyen des patients est de 05j avec 49 % des prématurés, le sexe ratio M/F est de 1,4. La pathologie médicale notamment la prématurité a été le motif d’hospitalisation dominant, Le délai d’acquisition de la première infection nosocomiale était de 05 jours. Les différentes densités d’incidence relative à l’utilisation des procédures invasives sont de 51,1 épisodes de pneumopathies pour 1000 jours de ventilation et 37 épisodes de septicémies pour 1000 jours de voie veineuse centrale. Les patients ventilés et ceux ayant une VVC sont les plus exposés aux IN. Les germes responsables étaient des bacilles Gram négatifs dans 97% des cas dominés par l’Enterobacter Clocae , le Klebsiella Pneumoniae et l’Acinetobacter. Les germes cocci Gram positif (CGP) représentent 2% dominés par le staphylocoque Aureus. L’analyse du profil de résistance des germes aux antibiotiques a montré une résistance élevée aux céphalosporines et la Pénicilline A assez importante aux aminosides (Gentamicine) Le traitement de l’infection nosocomiale utilisait une bi ou trithérapie l’association la plus fréquente étant la : « Ciprofloxacine + Amikacine ». La mortalité associée à l’infection nosocomiale était de 28%. Les facteurs de risque principaux sont l’existence d’une procédure invasive et l’immunodépression secondaire à la prématurité et le faible poids de naissance. L’analyse de l’épidémiologie clinique et bactérienne devrait permettre une meilleure efficacité des mesures préventives et curatives. Cette efficacité est étroitement liée à la sensibilisation de l’ensemble du personnel soignant, médical et paramédical aux risques et aux conséquences de l’infection nosocomiale.