Les glomérulonéphrites extracapillaires

Les GNEC représentent une entité de glomérulopathie dont le diagnostic et le traitement précoces conditionnent le pronostic. Notre étude rétrospective, qui a concerné 68 cas de GNEC colligés au service de Néphrologie-Dialyse-Transplantation rénale du CHU Ibn Sina à Rabat depuis janvier 2003 à décembre 2008, a pour objectif : la description des caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques, histologiques, thérapeutiques et évolutives des GNEC, ainsi que la recherche des facteurs de mauvais pronostic rénal et ceux prédictifs de décès. L’incidence des GNEC dans notre série est de 7.3% avec un âge moyen des malades de 38,7+/-17 ans. A l’admission, 76.5% des patients sont hypertendus, 90% ont une IR avec oligoanurie dans 44.6% des cas et un recours à l’hémodialyse dans la moitié des cas. La protéïnurie est positive chez tous nos malades associée à une hématurie microscopique dans 76.4% des cas. Sur le plan histologique, le pourcentage moyen des croissants cellulaires, fibro-cellulaires et fibreux ainsi que des PAC est respectivement de 17.6% +/-27.18% , 39% +/- 31.6% et 16% +/-21.5%.Concernant les étiologies, le LEAD est la première cause des GNEC, il est retenu dans 42.6% des cas, les vascularites et les GNA post infectieuses sont retenus dans, respectivement 27.9% et 17.6% des cas. L’évolution de nos malades, sauf 5 perdus de vue, est marquée par la persistance d’une IRC dans 58.7% des cas, le décès dans 17.6 des cas, seuls 22.2% ont une fonction rénale normale en fin de suivi. La recherche des facteurs de mauvais pronostic rénal a objectivé plusieurs facteurs statistiquement significatifs : l’âge avancé, l’oligoanurie à l’admission, la créatininémie élevée initialement, le recours à l’HD, le pourcentage élevé de croissants fibro-cellulaires et fibreux sur la biopsie rénale, le pourcentage élevé de PAC. le nombre élevé de croissants cellulaires et l’étiologie lupique restent de bon pronostic rénal. Aucun facteur de risque prédictif de décès n’est statistiquement significatif. La prise en considération de ces facteurs de mauvais pronostic rénal impose une orientation rapide et urgente de toute suspiscion de GNEC en milieu spécialisé. La combinaison des signes clinico-biologique et histologiques contribue à poser un diagnostic précoce afin d’adapter le traitement et d’éviter l’évolution vers la fibrose rénale.