Les sinusites infectieuses peuvent engendrer des complications gravissimes. Le but de notre travail est d’évaluer les aspects cliniques et paracliniques ainsi que les principes thérapeutiques visant à réduire leur morbi-mortalité. Notre étude a été rétrospective s’étendant sur une période de 6 ans (20042010), portant sur 80 malades hospitalisés pour complications de sinusites au niveau de différents services du CHU Hassan II (ORL, Ophtalmologie, neurochirurgie). Les résultats de notre étude ont montré une prédominance de ces complications dans la population jeune avec un âge moyen de 16 ans et une participation masculine avoisinant 65%. Parmi les 80 dossiers explorés, on a noté 48 cas de complications orbitaires, 24 de complications crâniennes et neuroméningées, 8 de complications des parties molles et 12 associant plusieurs complications. L’évaluation du terrain a révélé 8 cas de diabète, 1 d’hémopathie maligne, 2 de traumatisme maxillo-facial et 2 de maladie de Wegener. Les prélèvements microbiologiques réalisés chez 47 malades ont été négatifs dans 34% des cas et polymicrobiens dans 15% des cas. L’origine fongique a été retrouvée chez deux patients présentant une mucormycose. Le traitement médical a été instauré en urgence chez tous les malades, associé à un traitement chirurgical immédiat ou après échec du traitement médical dans 72.5% des cas. Le drainage endoscopique des sinusites en cause a été réalisé chez 17 patients soit 21.2 %. L’évolution a été favorable dans 78.7% des cas, alors que 17.5% ont gardé des séquelles neurologiques et/ou ophtalmologiques (hémiparésie, cécité, perforation cornéenne). On a noté malheureusement 3 cas de décès. Malgré les grands progrès qui ont marqué la prise en charge des sinusites dangereuses, leurs séquelles sont encore fréquentes, ce qui impose une prise en charge armée et multidisciplinaire.