L’ingestion des produits caustiques constitue une urgence diagnostique et
thérapeutique. Les lésions caustiques du tractus digestif peuvent mettre en jeu le
pronostic vital à court terme, et le pronostic fonctionnel à moyen et à long terme par
le biais des sténoses qu’elles engendrent ainsi que la dégénérescence.
Notre étude porte sur 6 cas d’ingestion de caustique colligés dans le service
de chirurgie viscérale A au CHU Hassan II de Fès durant une période de 5ans, entre
2003 et 2007.
L’age moyen de nos patients est de 27 ans, avec un sex ratio de un.
L’ingestion de caustiques était dans un but d’autolyse dans 83% des cas. L’esprit de
sel (HCl) est le produit le plus utilisé (83% des cas). Dans 83,3% des cas, la quantité
ingérée est supérieure ou égale à 150ml. Un tiers des patients ont présenté un
tableau clinique alarmant à l’admission.
L’endoscopie digestive a été réalisée chez les 6 patients (soit100%) dans un
délai supérieur ou égal à 24 heure chez 83% d’entre eux. 16,6% des lésions étaient
de stade I, 50% étaient de stade II , 33,3% étaient de stade III et 0% stade IV.
Deux patients ont été opérés en urgence.
Un seul patient est décédé à la phase aigue (soit16%).
Le tiers des patients non opérés ont développés des sténoses digestives.
La prise en charge des lésions caustiques révèle d’une approche multidisciplinaire
(chirurgiens viscéralistes, gastro-entérologues, ORL, réanimateurs, psychiatres….).
La fibroscopie digestive reste un examen capital dans la mise en place d’une
stratégie thérapeutique adaptée ainsi qu’un moyen de surveillance de l’efficacité
thérapeutique.
Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge des brûlures caustiques du
tube digestif supérieur, la morbidité et la mortalité restent lourdes, et la difficulté
rencontrée pour le choix du traitement vis-à-vis des formes sévères reste toujours
posé.
La PREVENTION par une prise en charge psychiatrique reste la meilleure
méthode pour éviter cet accident avec ses conséquences dramatiques