L’insuffisance rénale au stade terminal représente un problème de la santé publique qui fait intervenir plusieurs acteurs de la santé. En attente d’une greffe du rein, les abords vasculaires permanents restent la meilleure alternative possible pour l’hémodialysé.
L’intérêt de notre étude est d’analyser le profil épidémiologique des sujets hémodialysés au CHR ALFARABI d’Oujda et d’évaluer le type et les différentes complications des abords vasculaires réalisés.
Matériels et Méthodes : il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de 98 patients hémodialysés chroniques, dans le centre d’hémodialyse au CHR ALFARABI d’Oujda, ayant bénéficié de la création de leurs abords vasculaires permanents dans différents établissements, durant une période étendue de la fin de l’année 1990 jusqu’au décembre 2012.
Résultats :
· Profil épidémiologique :
L’âge des patients lors de leur entrée dans l’étude s’échelonne entre 9 et 88 ans, avec une moyenne d’âge de 48,85 +/- 15,507. Le sex-ratio F/H est de 1,08 (?1) avec une légère prédominance féminine. Les patients sont issus de différentes villes marocaines avec une moyenne prédominance des patients originaires d’Oujda, suivis par les patients originaires de Jerada, de Laayoune puis ceux de Taza. Les antécédents personnels médicaux les plus retrouvés sont, au premier rang, l’HTA, soit 34,7%, et le diabète, soit 16,3%. L’étiologie de l’insuffisance rénale terminale la plus fréquente dans notre population est une néphropathie indéterminée, soit 66,3%, suivie par la néphropathie diabétique, soit 12,2%, puis en troisième rang la polykystose rénale, soit 11,2%. La durée en hémodialyse des malades est comprise entre 3 mois et 22 ans avec une moyenne de durée de 7,14+/- 5,334 ans.
· Le type des abords vasculaires réalisés :
Chaque patient a bénéficié de la création d’un abord vasculaire ou plus (soit un taux de 1,55 abord/malade) ; Tous les abords ont été créés aux membres supérieurs, aucun abord n’a été créé aux membres inférieurs. L’abord vasculaire le plus utilisé est la FAV RC, soit 76,9%, suivie par la FAV HC, soit 17,8%, puis les PAV, soit2,6% puis la FAV HB, soit 2%, et enfin une fistule ayant été créée au pli du coude à cheval entre les veines céphalique et basilique, soit 0,7%. Le taux de perméabilité de la FAV native est de 79,65%, 77,46% et 68,31% après 6 moi, 1 an et 5 ans d’hémodialyse respectivement. Les facteurs de mauvais pronostic sur la survie de la FAV native trouvés sont le diabète et notamment le diabète compliqué (en dehors de la néphropathie diabétique) et le mauvais état vasculaire avant la confection de la FAV.
· Les complications :
Le nombre de complications étudié est de 65; la thrombose est la complication la plus rencontrée chez 47 abords, soit 72,31% par rapport au nombre total des complications, puis l’anévrisme chez 6 abords, soit 9,23%, puis la sténose, ayant été diagnostiquée avant le stade de thrombose, chez 5 abords, soit 7,69%, puis l’hyperdébit qui a intéressé 3 FAV, soit 4,62%, puis deux cas de retard de maturation, soit 3,04 %, puis un cas d’ischémie, soit 1,54%, et enfin un cas d’hémorragie, soit 1,54%.
Au terme de cette étude, nous insistons sur la nécessité du diagnostic précoce de la maladie rénale chronique et de sa prise en charge avant d’arriver au stade d’insuffisance rénale terminale, sur la nécessité de la surveillance rigoureuse des abords vasculaires des patients hémodialysés et sur l’importance des méthodes thérapeutiques endovasculaires dans le traitement des complications