Le psoriasis palmoplantaire : quelle prise en charge ? (A propos de 22 cas)

Bien que le psoriasis palmo-plantaire peut être sévèrement très invalidant avec un majeur retentissement physico-psychique ,il existe très peu d’études épidémio-cliniques dans ce contexte, son expression phénotypique reste encore mal définie, et son traitement reste problématique et représente un défi thérapeutique pour le dermatologue. Le but de notre travail était de déterminer le profil épidémiologique du psoriasis palmoplantaire dans notre pratique, d’évaluer son retentissement physique, psychique, socioprofessionnel ainsi que la réponse de nos patients aux différentes thérapeutiques à court et à moyen terme en utilisant des échelles (score SF36, PSI). Ceci à travers une étude prospective sur deux ans de Décembre 2007 à Novembre 2009. Parmi les cent vingt psoriasisques colligés, la prévalence de l’atteinte palmoplantaire était de 18,3% avec une prédominance masculine, la participation palmaire et plantaire était approximativement égale et presque toujours bilatérale. L’aspect phénotypique du psoriasis palmoplantaire isolé ou non était très variable allant de plaques hyperkératosiques à des lésions à prédominance pustuleuse avec un spectre de chevauchement entre ces deux entités polaires. Dans notre étude le psoriasis palmoplantaire altérait essentiellement trois dimensions sur huit du score SF36 qui sont la douleur physique avec la plus basse valeur suivie par la limitation de l’état physique et la limitation de l’état mental mais une ascension progressive des scores des huit dimensions du SF36 avait été constatée surtout à 1an du suivi, ce qui illustre le retentissement majeur du psoriasis palmoplantaire aussi bien sur le profil physique que psychique et l’adaptation à long terme du patient avec sa maladie. La réponse de l’atteinte palmoplantaire; définie par un PSI 75, au traitement était de 50% à chaque contrôle, permettant ainsi de scinder notre échantillon en deux populations : une répondeuse et maintenant la réponse au traitement et une deuxième répondeuse aussi mais ne maintenant pas la rémission. Ces constatations illustrent que le psoriasis palmoplantaire est une forme récalcitrante du psoriasis, sous réserve d’accessibilité au traitement, et que chaque psoriasique est un cas à part et qu’il est difficile d’établir un arbre décisionnel thérapeutique universel.