L’hydatidose est une anthropozoonose cosmopolite. Au Maroc, cette affection sévit à l’état endémique. La rupture aigue du kyste hydatique est une complication rare de l’hydatidose ne dépassant pas 7%. Nous présentons une étude rétrospective de 5 cas de Kystes hydatiques hépatique rompus dans le péritoine révélés par un tableau d’abdomen aigu et colligés au service de chirurgie pédiatrique, du CHU Hassan II, de Fès, Maroc, du janvier 2003 à Avril 2011. L’âge de nos patients est de 10 à 12 ans, et la moyenne est de 10,8 ans. Une prédominance du sexe masculin a été observée puisque les garçons représentent 60% (3 cas) alors que les filles représentent 40 % (2 cas), avec un sexe ratio de 1,5. Chez 4 patients, soit 80 %, la rupture est survenue après un traumatisme abdominal direct alors que la notion de la rupture spontanée a été trouvée chez un patient, soit 20 %. L’étude de toutes ces observations permet de distinguer différentes présentations cliniques : dans notre série, une péritonite généralisée a été notée dans 3 cas, soit 60 % et la péritonite localisée a été observée dans 2 cas, soit 40 %. Des réactions allergiques ont été observées dans 20 % de nos patients, mais aucun cas de choc anaphylactique n’a été noté. Tous les patients ont bénéficié d’une échographie qui permet toute seule de faire le diagnostic dans 40 % des cas et en association avec la TDM dans 60% des cas. Sur le plan biologique, 100 % des patients ont une hyperleucocytose alors que 20 % ont une hyperéosinophilie.La chirurgie continue d’être le traitement de choix pour les kystes hydatiques rompus. Nous avons préféré les méthodes conservatrices (résection du dôme saillant) chez tous nos patients car c’est la technique la plus utilisée dans le contexte de l’urgence. On a réalisé un accouchement d’un kyste hydatique à membrane intact chez un patient, soit 20 %. Nous avons choisi pour 4 patients, soit 80 %, une toilette péritonéale par le sérum physiologique associé au sérum salé hypertonique dans le but d’éviter les récidives péritonéales. Les suites post opératoires ont été simples chez quatre patients de notre série, soit 80 %. Un patient a présenté des signes allergiques : un rash cutané avec une hypotension, soit 20 %, qui a bien évolué sous traitement médical. En postopératoire, nous insistons sur la place du traitement antihelmenthique dans la prévention de l’hydatidose péritonéale secondaire et la récidive. Dans notre étude, l’albendazole 10 mg / kg / jour a été utilisé dans quatre cas, soit 80 %, pendant 6 mois suivant l’intervention chirurgicale, mais il n’a pas été prescrit dans un cas vu que la rupture du KHF s’est faite à membrane intacte. Tous nos patients ont été suivis en consultation pendant une durée allant d’un mois et demi à quatre ans avec une durée moyenne de 2,32 ans. Notre surveillance est basée sur des critères cliniques et échographiques. Aucun patient n’a récidivé ou présenté une échinococcose péritonéale secondaire.