Le handicap au Maroc : étude d’adéquation entre l’offre de soins et le besoin en rééducation

Contexte

Le Maroc compte plus de 1,5 millions de personnes en situation de handicap (PSH), d’étiologies variables, touchant majoritairement une population jeune et souvent pauvre. La prise en charge médicosociale de ces personnes devrait être une priorité du système de santé marocain afin de leur garantir l’accès à leurs droits constitutionnels sans discrimination, et pour les réinsérer dans une vie socioprofessionnelle productive. Cet article avait pour objectif de dresser le bilan des acquis dans le domaine de la prise en charge médicale des PSH au Maroc, et de discuter, à la lumière de cet état des lieux, les inadéquations de l’offre de soins et les besoins spécifiques de cette population.
Méthodes

Nous avons consulté plusieurs bases de données médicales et scientifiques (Pubmed, scopus, embase et google scholar) avec les mots-clefs suivants : disability, Morocco, rehabilitation needs and health care policy. Nous avons également consulté les documents officiels du Maroc

Résultats

La prévalence du handicap au Maroc est de 5.12 %. Cette prévalence concerne essentiellement une population jeune et active. Les causes du handicap sont dominées par les maladies acquises (38,4 %), les accidents et blessures (24,4 %). L’accès aux services de soins médicaux était la principale demande exprimée par 55,3 % des PSH. Les services de médecine physique et de réadaptation (MPR), pratiquement inexistants dans le secteur de santé public au Maroc. Selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) concernant les besoins en lits hospitaliers réservés aux soins de suite et de réadaptation, le Maroc devrait assurer au minimum une offre de 2149 lits dédiés à la rééducation et réadaptation. En matière de ressources humaines, le Maroc compte quelques 70 médecins spécialistes, dont la plupart sont installés dans le secteur privé, et une vingtaine dans le secteur public qui travaillent dans des structures hospitalières ne disposant pas de lits d’hospitalisation dédiés aux activités de rééducation et de réadaptation. Ce manque en ressources humaines s’étend aussi aux professions paramédicales s’occupant de PSH

Conclusion

La création urgente de services hospitaliers de médecine physique et de réadaptation dans le secteur de santé public semble être la première étape vers une prise en charge médicosociale efficace et optimale des PSH au Maroc