La tuberculose neuroméningée de l’enfant demeure un problème de santé
publique particulièrement préoccupant dans les pays en développement. Le but de
ce travail est d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques,
thérapeutiques et évolutifs de la tuberculose neuroméningée chez l’enfant.
Patients et méthodes : nous avons étudié rétrospectivement les dossiers de 10
patients hospitalisés pour une tuberculose neuroméningée dans le service de
pédiatrie du CHU Hassan II durant l’année 2006.
Résultats : Nous avons inclus 6 filles (60 %) et 4 garçons (40 %) avec un âge moyen
de 64,7 mois et dont 60 % âgés de moins de 5 ans, d’origine urbaine dans 90 % et
d’un niveau socio-économique faible dans 80 % des cas. Quatre vingt pourcent des
patients avaient reçu le BCG à la naissance, un seul patient (10 %) avait la notion de
contage familial et un seul patient (10 %) avait un antécédent de tuberculose.
Le délai moyen de consultation était de 27 jours, la fièvre et les vomissements
étaient les signes les plus fréquents (100 %). Les troubles de conscience sont
retrouvés dans 80 %, les troubles de comportement dans 70 %, les céphalées dans
30 %, les crises convulsives dans 70 %, la raideur méningée dans 70 %, une
hémiparésie chez un patient (10 %), et l’atteinte des nerfs crâniens dans 60 %.
La recherche de BAAR dans le LCR est négative chez tous les patients. Le diagnostic
a été confirmé histologiquement dans un cas (10 %), l’IDR à la tuberculine a été
réalisée chez 7 patients et a été positive chez 5 patients. La radiographie
pulmonaire était anormale chez 6 patients, La TDM cérébrale était pathologique
chez tous les patients (hydrocéphalie 70 % ; méningite 30 % ; tuberculomes 30 % ;
ventriculite 20 % et encéphalite 10 %).
Le délai thérapeutique était de 3.7 jours (entre 1 et 11 jours). Tous les patients ont
bénéficié du schéma (2SRHZ/7RH) sauf pour un patient chez qui on a associé en
plus l’éthambutol. La corticothérapie a été systématique et une dérivation externe a
été réalisée chez trois patients.
L’évolution était favorable dans 70 % des cas et le décès dans 30 % des cas (âgés de
moins de 18 mois).
Conclusion : Notre étude souligne la gravité de cette localisation tuberculeuse chez
l’enfant et surtout chez le nourrisson, d’où la nécessité d’un diagnostic et d’une
prise en charge précoce