L’infection urinaire est une situation fréquente en pratique pédiatrique. Réunir les critères bactériologiques qui la définissent et en préciser le diagnostic topographique sont deux étapes essentielles pour caractériser la pyélonéphrite aiguë. Dans le but d’estimer la place de l’infection urinaire dans la pathologie infectieuse du nourrisson et pour une meilleure politique de prise en charge, nous avons réalisé cette étude. Ce travail concerne une étude rétrospective portant sur 118 nourrissons, atteints de pyélonéphrite aiguë, colligés dans le service de pédiatrie au CHU de Fès durant la période allant de janvier 2006 à Décembre 2009. A travers cette série, nous dégageons les caractéristiques suivantes : L’incidence hospitalière est de 2,95 %. L’âge moyen dans notre série est de 11 +/- 7 mois avec des extrêmes allant de 30 jours à 24 mois. 60% de nos patients sont âgés de moins d’un an. Les garçons sont plus touchés que les filles avec un sexe ratio de 1,22, cette prédominance masculine est très nette avant l’âge de 3 mois avec un sexe ratio de 3,75. 18% des patients avaient des antécédents d’infections urinaires dont 17 d’entre eux ont présenté un seul épisode dans leurs antécédents, 3 d’entre eux ont présenté deux épisodes et un seul patient qui a présenté 3 épisodes de PNA dans ses antécédents, le délai moyen des récidives était de 3 mois. Le principal motif d’hospitalisation est la fièvre. La symptomatologie clinique est dominée outre la fièvre (91%) par les signes digestifs (53%), un refus de téter (17%), des signes neurologiques (15%) et des signes respiratoires (13%). La symptomatologie urinaire ne s’exprime qu’après l’âge de 18 mois. L’E. Coli est le germe prédominant (77 %), une antibiothérapie a été instaurée à base de C3G+aminosides dans tous les cas reconduite par les données de l’antibiogramme. L’échographie a permis de mettre en évidence des anomalies de l’appareil Urinaire chez 20% des malades; représentées principalement par l’UHN chez 13 malades et la dilation pyélocalicielle chez 4 malades. L’UCG réalisé chez 10 malades seulement étant pathologique chez 5 d’entre eux, avec un aspect de reflux chez 3 malades, et suspectant une valve de l’urètre postérieur et un urétérocèle chez les deux autres malades. La majorité des nourrissons ont été traités avec une bi antibiothérapie associant une C3G et un aminoside. La comparaison du groupe des nourrissons traité par voie parentérale en ambulatoire (38 cas), avec celui traité en hospitalier (80 cas) a pu mettre en évidence des différences statistiquement significatives. Ainsi, les nourrissons pouvant bénéficier d’un traitement IV en ambulatoire; sont ceux âgés de plus de 3 mois, sans antécédents d’infection urinaire à répétition, sans signes de gravité (troubles hémodynamiques, signes neurologiques…) et sans signes de complication de la fièvre (crises convulsives, déshydratation…) et sans retentissement staturo pondéral, ainsi que les nourrissons dont l’ECBU ayant isolé un germe sensible et enfin les nourrissons qui ne présentent pas des anomalies urologiques sous jacentes. L’évolution de l’épisode infectieux a été favorable chez la majorité des patients. D’après notre étude, la PNA chez le nourrisson n’est pas une pathologie anodine dont l’indication d’un traitement intraveineux en ambulatoire doit être dictée par l’analyse simultanée des critères anamnestiques, cliniques, biologiques et radiologiques déjà cités.