La maladie de behçet (à propos de 127 cas)

Le but de notre travail est d’analyser les caractéristiques cliniques de la
maladie de Behçet dans notre service de médecine interne.
C’est une étude monocentrique rétrospective au sein du service de médecine
interne à partir des dossiers de patients suivis pour maladie de Behçet. Les critères
d’inclusion étaient ceux du Groupe international d’étude sur la MB.
Cette série a comporté 127 patients avec 71 hommes (56%) et 56 femmes
(44%). Le sex-ratio était de 1,26. L’âge moyen de nos malades au moment de la
première hospitalisation est de 34.03, avec des extrêmes de 3 ans et de 72
ans.D’autre part, l’interrogatoire a permis de déterminer à quel âge était apparu le
premier signe de la maladie. Il est en moyenne de 28 ans et demi. Chez deux
patients, la première manifestation est apparue tard, à 61 ans. Chez un autre, la MB
s’est déclarée tôt à l’âge de 3 ans.
La fréquence des manifestations cliniques était comme suit : aphtose buccale :
100 %, aphtose génitale : 92,12 %, pseudofolliculite : 84,25 %, nodules
dermohypodermiques:3,13 %, positivité du test pathergique : 26,77 %, atteinte
articulaire:55%, atteinte oculaire : 30 %, thromboses veineuses : 15 %, atteintes
artérielles : 4 %, atteinte neurologique : 0,7 %. Le typage de la spécificité HLA B 51
était positif chez 4 patients parmi les 8 cas testés.
L’atteinte oculaire, les thromboses veineuses et l’atteinte artérielle étaient
significativement plus fréquentes chez les hommes et l’érythème noueux et les
manifestations articulaires étaient significativement plus fréquents chez les femmes.
Le recul maximal était de 5 ans et la médiane de 2.7 ans. 40 patients ont
étaient perdus de vue après une période moyenne de 5mois ;5 patients sont décédés
avec un taux de mortalité de 3,9%.
Notre série confirme la prédominance masculine de la maladie de Behçet
retrouvée dans les autres pays méditerranéens et les pays du Moyen-Orient mais
avec une grande présence féminine rejoignant ainsi les séries japonaises et turques.
Les fréquences de l’atteinte articulaire et des thromboses veineuses étaient parmi
les plus élevées, comme celles des pays méditerranéens. En revanche, l’atteinte
oculaire, digestive, et neurologique étaient moins fréquentes dans notre série.
Nous insistons sur le plan thérapeutique sur la grande place de la colchicine à
vie et sur le protocole personnel à base d’immunosuppresseurs pour les atteintes
oculaires sévères