La contraception doit être systématiquement abordée en consultation chez une femme diabétique pour permettre le choix d’une méthode efficace et bien tolérée, ainsi que la programmation des grossesses, nécessaire à leur bon déroulement. Les objectifs de notre étude étaient de préciser les modalités de contraception chez les patientes diabétiques, les précautions de prescription de chaque moyen, ainsi que leur retentissement sur l’évolution de la maladie. Il s’agit d’une étude rétro- prospective descriptive ayant concerné les patientes diabétiques suivies en consultation de diabétologie du centre hospitalier universitaire Hassan II de Fès sur une période de un an (de Mars2011 au mois de Mars 2012). Le recueil des données a été réalisé grâce à une fiche d’exploitation qui a été remplie lors des consultations, comportant des données sociodémographiques (l’âge, le milieu de vie, le niveau scolaire, le niveau socio-économique, la couverture sociale), Clinique (le type du diabète, l’ancienneté, les aspects thérapeutiques, l’hérédité diabétique, les facteurs de risque cardiovasculaire, les complications dégénératives du diabète), ainsi que les paramètres en rapport avec la contraception (modalité, la duré, efficacité). Les données ont été analysées par le logiciel SPSS. Les variables quantitatives ont été exprimées en moyenne et écart type et les variables qualitatives en nombre et pourcentage. Le travail a concerné 70 femmes diabétiques sous contraception, dont 61% étaient des diabétiques de type2 (43 patientes), et 39% des diabétiques de type1 (27 patientes). La moyenne d’âge est de 36,5 +/- 6 ans. La duré d’évolution du diabète est en moyenne de 6,1 +/- 4,5 années, avec des extrêmes allant de 5 mois à 20 ans. Parmi les diabétiques de type 2; 32 patientes étaient sous antidiabétique oraux (ADO), 7 patientes sous insulinothérapie, et 13 patientes sous insulinothérapie plus ADO. Les complications dégénératives (micro et macrovasculaires) étaient présentes chez 43% de nos patientes. Concernant les modalités contraceptives, la moitié de nos patientes utilisaient une contraception hormonale, le quart utilisait un moyen mécanique (DIU), alors que le reste usait soit des méthodes locales ou naturelles. Parmi les patientes sous contraception hormonale, l’indication de la pilule estroprogestative était inappropriée chez 17 diabétiques de type 2 soient 24% de la population étudiée. Cela souligne le manque d’information et de prise en charge de ces femmes à condition médicale particulière. L’information à propos de la contraception doit faire partie des points essentiels de l’éducation de toute diabétique en âge de procréer au même titre que l’adaptation et la surveillance de son traitement. La sensibilisation ne peut atteindre ses objectifs, sans l’étroite collaboration entre diabétologues, gynécologues et médecins généralistes, pour assurer à la diabétique l’équilibre de son diabète et lui planifier ses grossesses