Intérêt du traitement local du cancer du sein métastatique associe au traitement systémique

INTRODUCTION : Peu d’études sont actuellement publiées qui montrent une amélioration significative de la survie de 30 à 50% en faveur de la chirurgie de la tumeur primitive dans le cancer du sein métastatique d’emblé. Notre étude est la première étude menée au Maroc .L’objectif est d’évaluer l’impact de la chirurgie de la tumeur primitive, en matière de survie globale et de survie sans récidive locorégionale et sans progression métastatique chez des patientes avec un cancer du sein métastatique au moment du diagnostique. MATHERIEL ET METHODE : Etude observationnelle rétrospective portant sur les patientes traitées dans le service d’Oncologie médicale du CHU HASSAN-II-Fès (Avril 2007- Avril 2009), pour des cancers du sein métastatique d’emblée. Les informations enregistrées comprennent des données sociodémographiques, circonstances et modalités de diagnostic, caractéristiques pathologiques de la tumeur et les facteurs pronostique et la survie. RESULTATS : 66 patientes ont été colligées, ce qui représente 53% du cancer du sein métastatique. L’âge médian au moment de diagnostique est de 50 ans (22-75ans). 40 patientes ont bénéficié d’une mastectomie avant un traitement systémique et 26 patientes ont bénéficié d’une mastectomie de propreté. Dans notre étude, on remarque la prédominance des tumeurs localement avancées : T4 chez 33 patientes (50 %) ; incluant un nombre remarquable de tumeur inflammatoire T4d chez 9 patientes (14%). T3 a été observé chez 22 patientes (33.3 %), T1 chez 2 patientes (3%) et T2 chez 9 patientes (13.6%) Parmi les patientes ayant bénéficié d’un curage ganglionnaire (n= 44), 41 patientes (62 %) présentent un envahissement ganglionnaire.Les limites chirurgicales étaient tumorales chez 7 patientes.Les récepteurs hormonaux étaient positifs chez 54 patientes (81.8%) et négatifs chez 11 patientes (18.2%). L’HER2 étaient positifs chez 13 patientes et 7 patientes étaient triples négatifs (10.6%). Toutes les patientes ont bénéficié d’une chimiothérapie sauf 2 patientes qui ont bénéficié d’une hormonothérapie seul. La Radiothérapie locorégionale a été délivrée chez 6 patientes après mastectomie de propreté. Après un suivi médian de 13 mois (8-46) : 27 patientes (40%) ont présenté une réponse partielle et 15 patientes (23%) ont été stables, alors que 24 patientes (37%) ont progressé incluant 11 patientes avec une récidive locorégionale. Chez les patientes qui ont bénéficié d’une chimiothérapie première ; 7 patientes (26%) ont présenté une réponse histologique complète. La médiane de survie sans récidive locorégionale est de 19 mois ; la médiane de survie sans progression est de 20 mois et la médiane de survie globale est de 14 mois. La récidive locorégionale a été moins observée chez les patientes : qui présentent une petite taille tumorale (p=0.003), qui ont bénéficié d’un curage ganglionnaire (p=0.02) et d’une radiothérapie locale après une mastectomie de propreté (p=0.03). Les patientes qui présentent une petite taille tumorale ont présenté moins de progression métastatique (p=0.01). CONCLUSION : La chirurgie de la tumeur primitive améliore le contrôle locale de la maladie, avec des taux acceptables de survie sans rechute locorégionale et sans progression métastatique.