Imagerie des myélopathies cervicarthrosiques (à propos de 36 cas)

La myélopathie cervicarthrosique (MCA) est définie par une
souffrance radiculo-médullaire secondaire à une cervicarthrose.
Nous avons rapporté une série de 36 cas de MCA, colligés au
service de neurochirurgie et de neurologie du CHU Hassan II de Fès, entre
Janvier 2001 et Décembre 2007.
A la lumière de ce travail, il est ressorti que cette pathologie était l’apanage
du sujet entre 40 et 70 ans, la tranche d’âge la plus touchée se situant entre
50 et 60 ans, représentée par 33 % des cas. Le sujet masculin restait le plus
touché, avec une prédominance de 61 % des cas.
Plusieurs circonstances de survenue favorisaient l’installation de cette
pathologie, notamment la notion de profession à risque, retrouvée dans 36 %
des cas. Aussi nous avons trouvé la notion de cause déclenchante dans 39 %
des cas, en l’occurrence un traumatisme du rachis cervical chez plusieurs
patients.
La symptomatologie clinique était le plus souvent progressive, dans
72,2 % des cas, faite essentiellement de névralgie cervico-brachiale dans
55 % des cas et de troubles de la marche dans 39 % des cas.
Les syndromes rachidien, lésionnel et sous-lésionnel, étaient souvent
retrouvés, respectivement dans 41,6 %, 75 % et 97 % des cas.
Le bilan paraclinique de base était les radiographies standards du
rachis cervical et surtout l’IRM cervicale qui reste l’examen clé.
Les radiographies standards, de face et de profil, ont montré une
prédominance de discopathies au niveau C5-C6 et C6-C7 chez les patients
symptomatiques, retrouvées chez 60 % des cas.
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Ces radiographies ont permis les mensurations du canal cervical qui a été
retrouvé étroit dans 50 % des cas.
L’IRM, qui était l’examen de référence dans notre série, a montré
des hernies discales uniques dans 28 % des cas et multiples dans 78 % des
cas. Les niveaux les plus atteints étaient C4-C5 et C5-C6.
Les hypertrophies ligamentaires ont été retrouvées dans 30,5 % des cas pour
le ligament jaune et dans 8 % des cas pour le ligament vertébral commun
postérieur.
Cet examen a aussi permis la mesure du canal cervical, retrouvé étroit dans
72,2 % des cas.
L’apport principal de l’IRM était l’étude du cordon médullaire en montrant un
hypersignal intra-médullaire dans 83,3 % des cas.
Dans notre série, 13,8 % des cas ont bénéficié d’un traitement
médical seul alors que le traitement chirurgical a été préconisé dans 83,3 %
des cas. L’évolution immédiate était marquée :
– après le traitement médical, par l’amélioration dans 60 % des cas et par la
stabilisation dans 20 % des cas.
– après le traitement chirurgical, par l’amélioration dans 60 % des cas, par la
stabilisation dans 6 % des cas, par l’aggravation dans 6 % des cas et par le
décès dans 10 % des cas.
L’imagerie par résonance magnétique reste l’examen de référence
pour le diagnostic positif, le bilan d’extension, le bilan pronostique et le
suivi post-opératoire. L’étude osseuse est mieux effectuée par le scanner,
couplé aux radiographies standards avec clichés dynamiques