Introduction : L’insuffisance rénale aiguë (IRA) nécessite souvent le recours aux techniques d’épuration extra-rénale (EER) dans des circonstances d’urgence. Cette situation est grevée d’une importante morbi-mortalité. Patients et méthodes : notre étude rétrospective porte sur les patients hémodialysés en urgence, colligés dans le service de néphrologie du CHU Hassan II de Fès sur une période de 24 mois s’étalant d’Octobre 2008 à Septembre 2010. Les résultats de notre série ont été comparés à ceux de différentes séries nationales et internationales. Résultats : L’incidence de l’IRA dans les services de néphrologie est de 39%. Elle est de 18% et 32% respectivement dans les services de réanimation mère-enfant et adultes. Le recours à l’épuration extra-rénale en urgence a été nécessaire chez 207 patients représentant 13% et 19% des IRA respectivement dans les services de réanimation et de néphrologie. La moyenne d’âge de nos patients est de 44+/-18 ans avec une prédominance masculine. Trente pourcent d’entre eux provenaient du service de Néphrologie, 29,3% du département de Réanimation, 20,3 % du département des urgences, et 10% des services chirurgicaux. La dialyse en urgence a été entreprise pour l’hyperkaliémie chez 58% des malades, une hyperurémie et une olio-anurie chez 49,9%, une acidose sévère dans 28,8%, œdème aigu pulmonaire dans 19,3%, et une hypercalcémie dans 2,9% des cas. La technique choisie est l’hémodialyse conventionnelle intermittente avec une membrane synthétique. Le nombre moyen des séances a été de 4,4 +/- 4,2 séances pour chaque malade, avec une durée moyenne de 114.3+/- 45 minutes et une médiane d’ultrafiltration de 1000 ml chez 191 malades. Le reste des patients a été dialysé sans ultrafiltration. La voie d’abord vasculaire a été un cathéter fémoral pour 84,4% de nos patients et un cathéter jugulaire chez 9,8%. Une anticoagulation en perdialyse a été utilisée chez145 malades soit 70% de nos patients. La mortalité était de 32,2%, le taux le plus élevé concernant les patients de Réanimation. Par ailleurs, l’évolution s’est faite vers une insuffisance rénale chronique terminale dans 29,6% des cas et vers la récupération totale ou partielle d’une fonction rénale normale dans respectivement 19,6% et 18,6% des cas. Il ressort de notre analyse univariée, que le sexe féminin, les antécédents de diabète, l’hyperkaliémie et l’oligo-anurie sont des facteurs de risque de mortalité.