Facteurs de bonne réponse au propranolol des hémangiomes infantiles à travers une série marocaine

Introduction

L’hémangiome infantile appartient au groupe des tumeurs vasculaires bénignes, touchant 5 à 10 % des nourrissons de moins d’un an. L’hémangiome infantile commence à se développer dans les jours ou les semaines qui suivent la naissance. Les bêtabloquants, en particulier le propranolol, sont devenus le traitement médical de première ligne des hémangiomes compliqués. Nous rapportons une étude dont le but est d’étudier les facteurs de bonne réponse des hémangiomes au traitement par propranolol

Matériel et méthodes

étude prospective allant de janvier 2008 jusqu’à janvier 2016 portant sur 142 enfants avec hémangiome infantile ayant une indication de traitement par propranolol. La dose utilisée était de 2 mg/kg/j

Résultats

Sur une période de 8 ans, nous avons colligé les dossiers de 142 enfants traités par propranolol pour hémangiome infantile, dont 92 ont achevé leur traitement. L’âge moyen était de 7,4 mois, 76,1 % des cas étaient de sexe féminin, la forme tubéreuse était trouvée dans 56 % des cas. Les lésions étaient multiples chez 16,30 % des patients. Les indications thérapeutiques étaient les localisations périorificielles dans 52,17 % des cas, l’ulcération dans 15,21 % et dans moins de 5 % la localisation au niveau du périnée, du cuir chevelu ou du sein, l’hémangiome barbu, le PHACE syndrome ou l’hémangiomatose miliaire. Les effets secondaires étaient mineurs. Le délai moyen de réponse était de 12 semaines. La réponse était bonne à excellente dans 86,21 % des cas. Un retard de réponse thérapeutique de la composante sous-cutanée était noté dans tous les HI mixtes. Une étude analytique univariée objectivant que les facteurs de bonne réponse thérapeutique étaient la forme tubéreuse (p = 0,0002), l’ulcération (p = 0,05), le début de traitement avant l’âge de 6 mois (p = 0,001) et la localisation périorificielle (p = 0,047)

Discussion

Notre étude corrobore les publications antérieures (taux de régression entre 50 et 96 %) et montre une corrélation significative de la réponse au traitement avec un début précoce de traitement, avec une forme tubéreuse et une forme ulcérée et une localisation périorificielle. Nous avons observé une bonne tolérance du traitement mais un retard de réponse thérapeutique de la composante profonde, d’où l’intérêt de prolonger la durée du traitement dans ces formes

Conclusion

Le propranolol permet une diminution rapide de la taille des hémangiomes avec peu d’effets secondaires. Un suivi simple est nécessaire. Nous proposons une durée prolongée à 6 mois de traitement pour la composante sous-cutanée