Evaluation de la qualité de vie liée a la sante chez les diabétique de type 2

La qualité de vie liée à la santé(QVLS) est devenue un élément important de la décision médicale au même temps que l’efficacité et l’innocuité des traitements. Le diabète de type 2 est une maladie chronique qui affecte la QOL des patients d’où l’idée d’évaluer la QVLS des patients diabétiques de type 2 suivis au service, et cette QOL est en relation avec les variables sociodémographiques, biologiques et certains paramètres liés directement au diabète. Il s’agit d’une étude transversale menée au service d’Endocrinologie, Diabétologie et maladies métaboliques du mois de Janvier au mois de Septembre 2009. La population étudiées Ont été recueillis les variables sociodémographiques, biologiques(HbA1C), et certains paramètres liés au diabète (équilibre glycémique, complications dégénératives, activité physique…). La QVLS a été évaluée par la version arabe dialectal marocain de l’Euro-Qol 5 Dimensions (EQ-5D) qui mesure 5 domaines de la qualité de vie : la mobilité, l’autonomie, les activités physiques, la douleur et l’angoisse/ dépression. L’EQ-5D comprend aussi une échelle visuelle analogique (EVA). L’analyse statistique a été effectuée au Laboratoire de Biostatiques de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fès. L’étude a intéressé 175 patients (112 femmes et 63 hommes), la moyenne d’âge est 56,83+/-10,02 ans, 81,1%(n=142) étaient mariés, 85 (48,6%) des patients n’étaient pas scolarisés et seul 10,3%(n=18) avaient un niveau d’étude universitaire, 64,6%(n=113) étaient sans emploi, 63,4%(n=111) avaient une hérédité diabétique dans la famille. La moyenne d’ancienneté de diabète était 7,77+/-6,20 ans avec des extrêmes allant de quelques mois à 30 ans , la moyenne d’HbA1C était de 8,31%+/-2,30, 58,9% avaient une HbA1c >= à 7%, la majorité de nos patients avaient des complications dégénératives de diabète (74,6%), 41,7%(n=73) étaient sous insulinothérapie, 40,6%(n=71) étaient sous antidiabétiques oraux, 13,7% (n=24) étaient sous association antidiabétiques oraux et insuline et seul 4%(n=7) étaient sous régime seul. 76% (n=133) n’exerçaient aucune activité physique. Il existe une association significative entre l’EVA d’une part et l’âge des patients (p=0,007), la perte de conjoint (p=0,07), le niveau d’instruction (p<0,003), la profession (p=0,003), le traitement (p=0,07) et l'activité physique (p=0,001). Par contre cette association n'est pas significative avec le sexe, la présence de complications dégénératives de diabète, et l'équilibre glycémique. La mobilité est influencée par l'âge (p=0,02), l'ancienneté de diabète (p=0,02) et significativement influencée par l'activité physique (p=0,009). L'autonomie est influencée par l'âge (p=0,05), l'équilibre glycémique (p=0,03) et l'activité physique (p=0,07). Les activités courantes sont influencées par la perte de conjoint (p=0,05), le niveau d'instruction (p=0,02), les complications dégénératives (p=0,03), et franchement influencées par l'activité physique (p=0,001). La douleur est influencée par la perte de conjoint (p=0,02), la profession (p=0,04), et significativement influencée par le niveau d'instruction, l'activité physique et les complications dégénératives (p=0,001) chacune. La dépression n'est influencée par aucun paramètre étudié. Nous constatons que le sexe n'influence guère la QVLS de nos patients ce qui rejoint l'étude QUODIEM selon le score DQOL, par contre, l'âge altère de manière très significative la perception de la QOL de nos malades soit par la survenue d'affections diverses indépendantes de la maladie diabétique soit que l'âge dégrade la QV par lui-même, chose qu'on a trouvé dans différentes études.Le niveau d'éducation et la profession, sont également deux facteurs qui influencent significativement la QOL de nos patients, ceci peut être expliqué par une meilleure compréhension de la maladie chez les patients instruits et une bonne observance thérapeutique. Parmi les paramètres liés au diabète, on constate que les diabétiques qui sont sous ADO+ insuline perçoivent une meilleure qualité de vie que ceux qui sont sous insuline seule ou ADO seul, et la plus basse estimation de l'état de santé revient aux patients sous régime seul, ce qui peut être expliqué par le fait que les patients traités se sentent bien pris en charge par leurs médecins et ont plus de confiance en leurs médecins. L'activité physique améliore l'appréciation de l'état de santé de patients, ce qui est démontré dans plusieurs études. En nous basant sur les résultats de cette étude nous pouvons ainsi conclure que l'amélioration de la qualité de vie des patients diabétique de type 2 impose l'amélioration de niveau socio-économique et le niveau d'instruction des malades, une prise en charge thérapeutique adapté avec respect des mesures hygiénodiététiques.