La résistance des bactéries aux antibiotiques est aujourd’hui un problème majeur de santé publique aussi bien dans le monde qu’au Maroc. La situation apparaît particulièrement préoccupante en milieu hospitalier puisqu’il dissémine lesmicro-organismes à de longue distance, et contribue insidieusement à leur transmission à divers supports inertes. Les infections ainsi favorisées peuvent être réduites par la maitrise de l’environnement et la mise en place d’une bonne stratégie de désinfection, se basant sur des molécules naturelles puissantes. Dans ce cadre, nous avons testé l’action antibactérienne de deux huiles essentielles (Thymus vulgaris et Lavandula officinalis), sur des isolats de 27 souches prélevées de l’environnement du centre d’hémodialyse de l’hôpital Al Ghassani de la ville de Fès. La détermination du pouvoir antibactérien a été réalisée par la méthode de la diffusion sur gélose. Les concentrations minimales inhibitrices (CMI) des différentes huiles essentielles, ont été déterminées par la méthode de diffusion en milieu solide. L’HE de Thymus vulgaris a montré une forte activité antimicrobienne vis-à-vis des souches testées avec des diamètres compris entre 16 à 40 mm. L’HE de Lavandula officinalis a présenté des activités antibactériennes étroites, avec des diamètres d’inhibitions allant de 8 à 28 mm. Les CMI de la lavande sont plus importantes que celles du thym. Ceci pourrait être dû à une synergie de leurs composés majoritaires. Il serait intéressant d’analyser la composition chimique des huiles testées, d’étudier et d’optimiser l’effet des facteurs pouvant amplifier leur action antimicrobienne, et d’établir un protocole de désinfection permettant de réduire la propagation des germes multi-résistants et de prévenir les risques infectieux notamment en milieu hospitalier