Détresses respiratoires néonatales (à propos de 138 cas)

Les détresses respiratoires néonatales représentent une part importante des
détresses vitales du nouveau-né. D’origine médicale ou chirurgicale, elles sont
graves du fait de l’hypoxie, des troubles métaboliques et des séquelles
neurologiques définitives qu’elles peuvent engendrer.
Nous présentons cette étude rétrospective sur une période d’une année, allant
du 1er Janvier au 31 Décembre 2004 avec un recul de 3 ans et 5mois et portant sur
138 cas de détresses respiratoires admis au service de néonatalogie et de
réanimation néonatale du CHU Hassan II – Fès.
A travers cette série, nous dégageons les caractéristiques suivantes:
Le taux d’admission des nouveau-nés est de 34%. Le sex-ratio est de 2. L’âge
gestationnel se répartit entre 28 et 42 SA avec une moyenne à 36 SA. L’âge
chronologique à l’admission varie entre H0 et 30jours avec une moyenne à une
heure.
Concernant les données de la grossesse actuelle : elle est suivie dans 55,8% des cas,
la corticothérapie anténatale est administrée dans 15,2% des accouchements
prématurés, la rupture prématurée des membranes est notée dans 36,5% des cas et
le taux d’infections maternelles était de 23,8%.
L’accouchement par voie basse est prédominant (69,6%). La majorité des nouveauxnés
(65,9%) ont nécessité une réanimation à la naissance.
La symptomatologie clinique est survenue avant H12 de vie (93,5%). Les anomalies
cliniques sont dominées par: les anomalies neurologiques (78,3%), un score d’Apgar
bas (39,1%) et état de mort apparente (12,3%), un score de Silverman>4/10 (65,9%),
l’épuisement respiratoire (37%), une défaillance hémodynamique (23,2%), une
saturation artérielle en O2 ?à 85% (12,3%) et une cyanose intense (10,9%).
Le diagnostic étiologique s’est basé essentiellement sur la radiographie
thoracoabdominale, avec 101cas d’infection néonatale, 10 cas de retard de
résorption de liquide amniotique, 7 cas d’inhalation méconiale, 6 cas d’asphyxie
périnatale, 5 cas de maladies des membranes hyalines, 4 cas de cardiopathie, 2 cas
de septicémie, 2 atrésies de l’oesophage, et 1 cas de syndrome de Pierre Robin.
Le traitement a reposé sur des mesures symptomatiques dans tous les cas et
étiologiques se basant sur l’antibiothérapie en cas d’infection ou la prise en charge
d’affection chirurgicale. 38 cas(27,5%) ont été ventilé artificiellement.
L’évolution à court terme est favorable (66,7%), avec 3 cas de séquelles
neurologiques. La mortalité est de 31,2%. Parmi ces patients on a pu évaluer 12
enfants à l’âge de 3 ans et 5mois, l’évolution est satisfaisante chez 10cas, avec un
retard psychomoteur chez 2cas.
A travers ce travail, nous constatons que la prévention permettrait de réduire
le taux de la détresse respiratoire néonatale et d’améliorer sa prise en charge
surtout par une étroite collaboration obstétrico-pédiatrique