La rétinopathie diabétique (RD), complication micro vasculaire du diabète, reste la première cause de cécité et de malvoyance chez les sujets de moins de 60 ans dans l’ensemble des pays industrialisés. En effet, la RD est une affection silencieuse pendant de nombreuses années ; elle ne devient symptomatique qu’aux stades de complications. En l’absence de traitement, elle est à l’origine d’une baisse visuelle pouvant aller jusqu’à la cécité d’ou l’intérêt d’un dépistage précoce. Le dépistage de la rétinopathie diabétique reste capital, afin de prévenir les complications cécitantes mais traitables à un stade précoce d’où l’intérêt de l’utilisation du rétinographe non mydriatique qui permet de remplacer l’examen du fond d’oeil par une simple photographie de la rétine, sans dilatation pupillaire préalable.les clichés ainsi obtenus permettent une meilleure qualité de lecture et donc un meilleur dépistage sans contrainte pour le patient. Le but de notre étude est de déterminer l’intérêt du dépistage par le rétinographe non mydriatique, d’étudier le profil épidémiologique des diabétiques dans la région de Fès et de savoir le rythme de surveillance selon le stade de gravité de la rétinopathie diabétique.Notre rapportons une étude prospective portant sur 430 patients diabétiques soit 860 yeux, colligé entre décembre 2012 et juin 2013 au sein du centre de santé DOKKARAT « centre de référence intégré pour priseen charge du diabète et de l’HTA » dans la région de Fès, avec la collaboration du service d’ophtalmologie du CHU Hassan II de l’hôpital Omar Drissi de Fès. Tous les patients ont bénéficié d’un interrogatoire minutieux, une mesure de l’acuité visuelle, un examen du segment antérieur et un examen par un rétinographe non mydriatique. L’analyse statistique a été réalisée au sein du service d’épidémiologie du CHU Hassan II de Fès. Les données ont été collectées dans un fichier Excel (Microsoft, Redmond, états-Unis) et analysés avec le logiciel SPSS (Chicago, états-Unis). Pour la partie descriptive, les moyennes, les écarts types et les pourcentages ont été calculés. La prévalence de rétinopathie diabétique entre les groupes a été comparée avec le test khi-2 de Pearson.Au total, 430 patients ont été dépisté (78,4 % de femmes, 21,6 % d’hommes). L’âge moyen était de 54,7 ans (+/- 12) avec des extrêmes de 10 à 80 ans. La moyenne d’ancienneté du diabète était de 7,7 ans (+/-5,9). La majorité des patients présentait un diabète de type 2 (94 %). Un traitement insulinique a été retrouvé chez 152 patients (35,3 %). La valeur moyenne d’HbA1c (obtenu chez 421 patients) était à 8,21%. Une micro albuminurie était présente chez 68 patients (15,8 %). Prés de 40 % des patients n’avaient jamais consulté d’ophtalmologiste dans leur vie. Les rétinophotographies n’étaient pas interprétables pour au moins un oeil dans 75 cas (17,4 %).parmi les examens interprétables, prés de 64 % n’avaient pas de RD, adressés pour un examen du fond d’oeil annuel. Une RDNP étaient présente pour au moins un oeil chez 131 cas (34,9%).Une RDP était dépisté chez 8 patients (2,3%) etune maculopathie diabétique dans 32 cas (9%). Au décours de ce dépistage, 69 % des patients présentant une RD ont consulté l’ophtalmologiste et 31 % étaient perdus de vu. Ces données confirment l’intérêt du dépistage par le rétinographe non mydriatique car il permet de réintégrer des patients qui étaient en dehors du système de soins et ainsi apporte un réel bénéfice en termes de santé publique et de préventions de complications