Le tabagisme, véritable problème de santé publique est au centre de l’actualité médicale. Il représente l’une des causes de morbidité et mortalité accessible à la prévention.
L’objectif de cette étude était d’obtenir des informations au moyen d’un questionnaire écrit, sur les connaissances, comportements et attitudes des médecins généralistes concernant le tabac.
Il s’agit d’une enquête transversale exhaustive, réalisée dans la région khénifra-benimellal auprès de nombre médecins généralistes du secteur public et privé le taux de réponse était de 71 %.
La prévalence du tabagisme était de 18,9 %, 17,6 % sont des ex-fumeurs. Ce chiffre reste proche de celui de la population générale marocaine; alors que le médecin doit donner le bon exemple pour son patient en ne fumant pas.
Prés de 97,3 % des médecins enquêtés rapportaient que le rôle du médecin généraliste dans l’arrêt du tabac est primordial ou assez important dans l’aide à l’arrêt du tabagisme; mais malheureusement on note une défaillance dans les attitudes de nos médecins. Seulement 34,8 % d’entre eux interrogeaient systématiquement leurs patients sur leurs habitudes tabagiques. Devant un patient fumeur, 17,5 % ne relevaient jamais l’information pour le dossier médical, 43,3 % conseillaient souvent la modération, 20,3 % ne proposaient jamais une aide à l’arrêt du tabac, et 79,6 % ne donnaient jamais une brochure d’aide à l’arrêt.
Les connaissances de ces médecins n’étaient pas très satisfaisantes puisque seulement 51,4 % rapportaient un lien fort entre le tabagisme et l’accident vasculaire cérébral, et 53 % rapportaient ce lien avec le cancer de vessie.
Les obstacles principaux majoritairement rencontrés par les médecins généralistes se résumaient dans Le manque de supports éducatifs et de connaissance de méthodes d’aide au sevrage tabagique.
La majorité de ces médecins n’avaient pas reçu de formation sur l’accompagnement à l’arrêt du tabagisme, seuls 14,9 % avaient reçu cette formation dans le cadre de leur formation initiale, 2,7 % en post universitaire, et 24,3 % en formation médicale continue.
La majorité des médecins avaient souhaité de participer à une formation (74,7 %), d’assister à un colloque (56 %), de recevoir des brochures et affiches pour les patients (77,3 %) et de recevoir des informations actualisées sur l’aide à l’arrêt (85,1 %).
Ce manque de formation doit inciter à renforcer l’enseignement de tabacologie au cours de la formation médicale initiale, par la mise en place d’un module sur le tabagisme et l’aide au sevrage tabagique. Ce dernier est déjà instauré dans le cours de pathologie respiratoire destiné aux étudiants de médecine de notre faculté. Cette formation doit ciblée également les médecins généralistes en exercice par l’instauration d’un diplôme de tabacologie avec élaboration d’un guide de sevrage tabagique permettant de standardiser et faciliter la prise en charge des fumeurs