Comportements, connaissances et attitudes du personnel médical du CHU HASSAN II de Fès vis-à-vis du tabagisme (A propos de 416 cas)

Le but de notre travail est de déterminer la prévalence du tabagisme chez le personnel médical du centre hospitalier universitaire Hassan II de Fès ainsi que leurs connaissances, leurs attitudes et leurs comportements face au tabagisme. Il s’agit d’une étude exhaustive réalisée en 2012 par auto questionnaire portant sur 416 cas, la saisie et l’exploration des données a été faite sur le logiciel épi-info. La prévalence globale du tabagisme est de 13,7% ; ce taux est de 19,8% chez les internes ; de 12,7% chez les résidents ; de 4,6% chez les professeurs ; de 25% chez les spécialistes ; de 16,7% chez les généralistes et de 0% chez les dentistes. Le tabagisme est très significatif chez les hommes (28,4%) que chez les femmes (1,3%). La tranche d’âge la plus touchée par le tabagisme est celle de 39-45 ans (20%). La majorité des médecins (64,3%) ont débuté le tabagisme entre 16 et 20 ans. La motivation principale de ce début est le plaisir pour 98,1%. Les petits fumeurs ont constitué 74,5% de l’ensemble des fumeurs. La majorité des médecins consomment des cigarettes avec filtre (98,15%) et 46,3% ont déjà fait au moins une tentative d’arrêt dont la motivation principale est la protection de la santé (85,2%). Trois fumeurs sur quatre ont une dépendance faible ou absente alors que seulement 11,1% des fumeurs ont une bonne motivation à l’arrêt. Plus de la moitié des fumeurs ont une toux matinale (54,5%) et ressentent un essoufflement à l’effort (51,4%). plus de la moitié des fumeurs (51,9%) fument sur les lieux de travail avec une sensation de gêne pour 60,7% d’entre eux. Les connaissances du personnel médical ne sont pas satisfaisantes puisque la majorité des médecins n’ont pas un fort accort sur les liens entre le tabagisme passifs et des différentes pathologies, en outre, seulement 54,9% des médecins savent qu’il y a une loi anti-tabac au Maroc. La majorité (92,7%) déclarent mettre souvent en garde les patients contre les dangers du tabac en cas de pathologie liée à ce dernier, alors que seulement (14,9%) le faisaient systématiquement. Dans notre étude, 40,7 % des médecins interrogés ont le sentiment de ne pas être suffisamment formés pour aider leurs patients à arrêter de fumer, et rapportent que le manque de connaissance des méthodes de sevrage et le manque de supports éducatifs constituent un obstacle majeur pour pratiquer l’aide à l’arrêt du tabagisme, ceci est due au manque de formation puisque la majorité des médecins n’a pas reçu de formation sur l’accompagnement à l’arrêt du tabagisme, seulement 19,1 % l’ont reçues pendant leur formation initiale, 5,4 % en post universitaire et 9,8 % en formation continue. A la lumière de ce travail, il semble nécessaire de former et d’impliquer le personnel médical dans la lutte anti-tabac et d’aider les personnels fumeurs dans leurs tentatives de sevrage tabagique afin de réussir notre projet de rentre notre hôpital un espace sans fumée de tabac.