L’épidémie du tabagisme est entrain de flamber dans le monde entier, entre autre au Maroc où 18% de la population fume dont 60% est dans la tranche d’âge 20-39ans. Mais les moyens de prévention et sevrage restent mal connus par la majorité des médecins généralistes ainsi que la législation anti-tabac. Notre étude a pour objectif principal l’étude des connaissances et des attitudes des médecins généralistes vis-à-vis du tabagisme ainsi que leurs connaissances en matière de loi anti-tabac au Maroc. Il s’agit d’une enquête transversale réalisée auprès des médecins généralistes des régions de Fès, Meknès- El Hajeb, Khnifra- Béni Mellal durant la période février- Août 2007. Le nombre de médecins ayant répondu à notre questionnaire est 363(taux de réponse est de 80%). Les médecins fumeurs représentent 16.1% .Prés de 64.3% des enquêtés estiment que le médecin généraliste joue un rôle primordial dans l’aide à l’arrêt du tabagisme. Mais juste 26.7% seulement demandent systématiquement le statut tabagique à tout malade. Seul 13.9% des médecins se sentent être très bien formés pour aider leurs patients au sevrage tabagique. Ceci est dû au manque de formation en matière de sevrage (87.7% des médecins n’ont jamais reçu de formation initiale, 94% n’ont jamais reçu de formation post universitaire, 73.5% n’ont jamais reçu de formation médicale continue), ainsi qu’au manque de temps (46%) et au manque de motivation des malades surtout (87.7%). En ce qui est de la loi anti-tabac, 82.2% des médecins généralistes reconnaissent l’existence d’une telle loi mais peu savent les articles de cette législation. Les médecins qui sont pour la mise en garde des méfaits du tabac sur les paquets représentent 75.5%, 92% tendent vers l’interdiction de vente du tabac aux mineurs, 93% approuvent l’interdiction de publicité et 95.3% trouvent que l’interdiction de fumer dans les lieux publics est le meilleur moyen de lutte contre le tabac. Ces données nous poussent à agir sur deux plans: premièrement, enseigner le module de tabacologie au cours des études médicales et élaborer un guide de sevrage tabagique pour augmenter les performances des médecins et permettre une meilleure maîtrise des techniques de sevrage. Deuxièmement, soutenir activement le gouvernement dans la ratification et la mise en œuvre de la convention cadre de lutte anti-tabac, ainsi que l’élaboration et surtout l’application de politiques et projets de lutte contre le tabac dont le projet « Hôpital sans tabac ».