Le cancer du col utérin est un cancer particulier, depuis plus d’un siècle, on sait qu’il s’agit d’une maladie sexuellement transmise due surtout au papillomavirus humain (HPV). Son dépistage est idéal, puisqu’il est réalisé par une technique simple et approuvée: le frottis cervico-vaginal (FCV). Notre travail consistait en une étude rétrospective de 84 cas de cancer du col utérin, diagnostiqués au service d’anatomie-pathologique du CHU HASSAN II de Fès, parmi eux 38 cas étaient pris en charge aux services de gynécologie obstétrique, durant une période de 3 ans entre Janvier 2009 et Décembre 2011. L’objectif de ce travail était de décrire les aspects épidémiologiques et anatomopathologiques chez toutes nos patientes. Les facteurs de risque, les aspects cliniques, paracliniques, et thérapeutiques du cancer du col utérin étaient précisés chez les patientes hospitalisées aux services de Gynéco Obstétriques du CHU HASSAN II de Fès. L’âge au moment du diagnostic du cancer du col utérin dans notre série était précoce, par rapport au pays développés, avec une moyenne de 48,28 ans, et des extrêmes d’âge qui se situaient entre 24 et 80 ans. Ces résultats étaient dû au faite que la plupart des facteurs de risques du développement du cancer du col utérin étaient retrouvés chez nos patientes. En effet: – 71,05 % de nos malades avaient débuté leur activité sexuelle avant l’âge de 20 ans et 42,10% d’entre elles étaient mariées avant l’âge de 18 ans. – L’âge de la première grossesse était inférieur à 20 ans dans 44,73% des cas et 78,96% des malades avaient eu trois enfants ou plus. – L’antécédent d’infections génitales à répétition était retrouvé chez 42,10% dont la grande majorité était mal suivie et mal traitée. – 55,26 % des malades avaient utilisé une contraception orale. Et 81,57% étaient issues d’un niveau socio-économique bas. -En revanche seulement 2,63% de nos patientes avaient plusieurs partenaires sexuels, et aucune n’étaient fumeuses. Le carcinome épidermoïde était retrouvé de façon prédominante dans 86,67 % des cas. L’adénocarcinome, la tumeur mullerienne mixte maligne et le carcinome verruqueux représentaient respectivement 10,67%, 1,33% et 1,33% des cas. L’hémorragie génitale constituait le principal signe révélateur de la maladie, elle était retrouvée dans 92,10 % des cas, avec un retard de prise en charge : 57,9% des malades avaient consulté après 6 mois du début des symptômes, ce qui expliquait la prédominance des stades avancés. La classification utilisée était celle de la FIGO, ainsi on a eu les résultats suivants :CIS (10,52%), stade IA (10,52%), stade IB (15,79% ), stade IIA (7 ,90%), stade IIB (39,47%), stade IIIA (2,63%), stade IIIB (2,63%), stade IV (10,52%). L’association radio-chirurgicale représentait le protocole thérapeutique le plus utilisé. Elle était employée chez 73,68% des malades. La colpohystérectomie élargie par voie abdominale avec lymphadénectomie représentait le type de chirurgie le plus utilisé. Le cancer du col utérin est une pathologie d’origine infectieuse. Il est au deuxième rang des cancers féminins dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement. L’amélioration des conditions d’hygiène et de vie et l’organisation du dépistage par le FCV, pourraient faire chuter l’incidence et la mortalité de ce cancer.