Notre travail repose sur l’étude de 10 cas d’améloblastome mandibulaire colligés dans le service d’ORL du CHU Hassan II de Fès durant une période de cinq ans (2004_2008). Nous avons étudié dans ce travail les caractères épidémiologiques de ces lésions, de même leurs aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs. Les résultats de notre série sont comparés à ceux de la littérature. L’améloblastome mandibulaire est une tumeur bénigne fréquente parmi les tumeurs odontogènes dont elle représente 45,45 %. L’âge des patients varie entre 13 et 66 ans avec une moyenne d’âge de 39 ans. La fréquence est pratiquement égale chez les 2 sexes, notre série est composée de 5 femmes et 5 hommes avec un sex-ratio F/H=1. Le délai de consultation était souvent tardif : 25 mois en moyenne. Cette consultation est motivée dans 90 % des cas par une tuméfaction mandibulaire associée dans 40 % des cas à des signes dentaires. La tuméfaction est souvent volumineuse : 70 % des cas> 4 cm. La localisation la plus fréquente est la branche horizontale (50 % des cas). Sur le plan de l’imagerie médicale, l’image multiloculaire est la plus observée (70 % des cas) contre 30 % d’image uniloculaire. Sur le plan thérapeutique la décision radicale a dominé notre thérapeutique (90 % des cas) dans le souci de limiter la récidive. L’évolution a été généralement favorable, marquée dans 1cas par la récidive qui est l’apanage d’une exérèse incomplète.Tous les praticiens devraient connaître l’améloblastome et son génie évolutif. Le chirurgien dentiste est un maillon fondamental de la chaine de prise en charge puisqu’il est souvent le premier praticien consulté du fait des lésions endobuccales.Toute déformation mandibulaire présentant des allures d’une tumeur améloblastique devrait pousser le chirurgien dentiste à demander une radiographie panoramique dentaire afin de poser au moins le diagnostic d’une tumeur odontogène et d’orienter le patient. Ceci permettrait de diminuer le nombre d’améloblastome géant dont la prise en charge peut s’avérer difficile.