LE CURAGE GANGLIONAIRE DANS LES CANCERS COLORECTAUX (A propos de 244 cas)

La signification pronostic de l’identification des nodules lymphatiques (NL) après une résection chirurgicale du cancer colorectal se traduit par la stadification précise de la maladie. Il est donc évident que Le curage ganglionnaire au cours du traitement curatif des cancers colorectaux soit un facteur pronostique déterminent qui influence la survie et qui guide la stratégie thérapeutique

Le but de cette étude est de dégager les facteurs qui influencent le nombre de ganglions prélevés. Il s’agit d’une étude rétrospective (2009) puis prospective (2010-2012), soit une période de 4 ans, portant sur les patients admis pour cancer colorectal, ayant bénéficié d’un geste curatif aux services de chirurgies viscérales du CHU Hassan II de Fès. Une analyse statistique univariée et multivariée a été réalisée, comparant deux groupes de patients : un premier groupe ayant un curage ganglionnaire comportant un nombre de ganglions supérieur ou égal à 12 (n = 167) au groupe de patients dont le nombre de ganglions était inférieur à 12 (n= 77). Ont été étudiés :
l’âge, le sexe, les facteurs biologiques (anémie, GB, valeur initiale des marqueurs tumoraux), la taille tumorale, le stade (pTNM), la localisation anatomique, la voie d’abord (ouverte vs coelioscopique), les circonstances de l’intervention (programmée vs urgente), la radiothérapie, les facteurs histologiques (différentiation, présence d’engainement péri-nerveux ou d’emboles vasculaires) et l’expérience du chirurgien et de l’anatomopathologiste.
L’âge moyen était de 57 ans (extrêmes: 23-92 ans). Le nombre moyen de ganglions prélevés par patient était de 16,43 (extrêmes : 0-59). Le nombre de ganglions était supérieur ou égal à 12 chez 69% des patients. En analyse univariée, les facteurs qui influencent le nombre de ganglions prélevés étaient la taille de lapièce opératoire (p=0,01), la taille tumorale (p = 0,0001), la localisation tumorale (p =0,0001), le stade tumoral (p= 0,005) et la radiothérapie néo-adjuvante (p 0,0001).
En revanche, L’analyse multivariée n’a dégagé comme facteurs indépendants que la radiothérapie néo-adjuvante (p <0,0001), la taille de la pièce opératoire (p=0,009) et la taille tumorale (p = 0,003) La radio-chimiothérapie néo-adjuvante, la petite taille de la pièce opératoire et la petite taille tumorale semblent être des facteurs indépendants qui favorisent une baisse du nombre de ganglions lors du curage ganglionnaire du cancer colorectal