Prise en charge du syndrome de LYELL en réanimation

Introduction : Le syndrome de Lyell est la plus grave des toxidermies. Son incidence est faible, mais avec une mortalité élevée. Les médicaments le plus souvent incriminés sont les sulfamides, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les anticonvulsivants et l’allopurinol. Ils doivent impérativement être notifiés à la pharmacovigilance. Le traitement est principalement symptomatique, il est analogue à celui des brûlures étendues

L’objectif du travail : Déterminer les particularités épidémiologiques cliniques, paracliniques, les moyens thérapeutiques, la morbi-mortalité liée à ce syndrome et l’intérêt de la déclaration à la pharmacovigilance

Matériels et Méthodes : Il s’agit une étude rétrospective, portant sur 8 cas de syndrome de Lyell, pris en charge de janvier 2007 au décembre 2012, par le service de réanimation polyvalente du CHU Hassan II de Fès

Résultats : Il s’agit de 8 patientes. L’âge moyen était de 53 ans avec des extrêmes allant de 26 à 80 ans. Les médicaments incriminés étaient l’acide acétylsalicylique, l’allopurinol, la benzathine benzylpénicilline, le phénobarbital, le Sulfaméthoxazole- triméthoprime dans 2 cas, le diclofénac et l’indométacine.Toutes les patientes avaient une atteinte muqueuse et ophtalmique. Six patientes avaient présentées une détresse respiratoire. La prise en charge comportait un traitement symptomatique exclusif dans tous les cas, avec soins des lésions cutanées.
Le recours à la ventilation mécanique était nécessaire chez 6 patientes. Toutes les patientes avaient nécessité une antibiothérapie à large spectre devant le sepsis.
La pneumopathie (4 cas), la bactériémie (3 cas), l’infection urinaire (2 cas) etl’infection liée au cathéter dans (1 cas) étaient les principales infections. Les germes incriminés étaient L’E.Coli (4 cas), l’Acinetobacter Baumannii (2 cas), le Pseudomonas Aeruginosa (1 cas), le Staphylococcus (3 cas). L’évolution était mortelle chez 6 patientes, le plus souvent dans un tableau de défaillance multiviscérale

Discussion-Conclusion : La nécrolyse épidermique toxique est une complication médicamenteuse très grave, qui impose une déclaration obligatoire à la pharmacovigilance. Elle s’accompagne d’une morbi-mortalité très élevée. Elle nécessite une prise en charge spécialisée dans une unité de soins intensifs. Le traitement reste essentiellement symptomatique, analogue à celui des brûlures graves. Tout l’espoir repose actuellement sur les immunoglobulines intraveineuses, mais un consensus est nécessaire pour la mise en place d’un protocole clair et pratique