Nous rapportons 7 cas de TSC colligés au service de Chirurgie Pédiatrique du CHU Hassan II de Fès, durant une période de 7 ans allant du Janvier 2006 au Décembre 2012.Le but de notre étude rétrospective est d’étudier et de comparer les différents aspects épidémiologiques, histologiques, cliniques, biologiques, radiologiques, thérapeutiques, et évolutifs des tératomes sacrococcygiens de notre étude avec ceux de la littérature. Dans cette étude, on a noté une légère prédominance féminine (57% des filles pour 43% des garçons). Le diagnostic a été évoqué en anténatal pour un seul patient, grâce à l’échographie obstétricale du 3ème trimestre. Pour les autres patients, la masse a été découverte à la naissance. Toutefois, deux patientes n’ont été vues que tardivement (la première à l’âge de 18 mois et la 2ème à l’âge de 20 mois) vu que les familles n’ont pas consulté plutôt. Aucun de nos patients ne présente des antécédents familiaux de TSC ni de gémellité. L’accouchement a été effectué par voie basse chez 5 patients (71%), et par voie haute chez 2 patients (29%). La masse tumorale était le motif de consultation dans tous les cas, avec la notion de constipation dans un cas. L’examen clinique a objectivé des masses sacrococcygiennes, dont les tailles variaient entre 8 et 30 cm avec une moyenne de 16 cm. La consistance était ferme dans la moitié des cas. L’anus était refoulé en avant dans 43% des cas. L’examen malformatif a noté un pied bot varus équin bilatéral chez un cas (14%).
Les radiographies standards réalisées chez tous les malades, n’ont pas révélé de défect osseux ni de malformations rachidiennes. Les calcifications ont été mises en évidence chez un cas (14%). L’échographie abdomino-pelvienne réalisée chez 3 patients, a objectivé une masse sacrococcygienne d’échostructure hétérogène évoquant le TSC, avec une dilatation urétéro-pyélocalicielle sans retentissement parenchymateux, chez un cas.L’IRM a été réalisée chez 5 patients, permettant d’évoquer le diagnostic du tératome, d’apprécier son extension et de préciser ses rapports avec les organes de voisinage. Une TDM thoraco-abdomino-pelvienne a été pratiquée chez une patiente de 18 mois, dans le cadre du bilan d’extension, elle a mis en évidence un TSC métastatique au niveau pulmonaire et ganglionnaire avec envahissement vasculaire. Le dosage des marqueurs tumoraux a été effectué chez 6 patients ; le taux d’AFP est revenu élevé dans 4 cas, et normal dans deux cas. Le taux de β-HCG est revenu négatif dans les 6 cas. Un bilan de retentissement et préopératoire a été réalisé chez tous les patients, objectivant une anémie dans 3 cas. Tous les patients opérés ont subi une intervention par voie périnéale, consistant à l’exérèse complète de la tumeur associée à une coccygectomie. Le diagnostic a été confirmé par l’étude anatomo-pathologique chez 6 malades ; revenant en faveur d’un tératome mature. L’enfant ayant le tératome métastatique a reçu une chimiothérapie palliative, à base de Cyclophosphamide par voie orale. L’évolution postopératoire a été marquée par la surinfection de la plaie dans deux cas. L’évolution au long cours a été bonne pour 4 patients avec un recul de 19 mois et demi en moyenne. Deux patients sont perdus de vue. Un cas de décès a été enregistré chez une patiente de 18 mois ayant un TSC métastatique