LES LYMPH DEMES DES MEMBRES (A propos de 33 cas)

Introduction : Le lymphoedème des membres (LOM) résulte d’une accumulation excessive de liquide extracellulaire dans le compartiment interstitiel due à un défaut de drainage lymphatique. On distingue les LOM primitifs et secondaires. Bien que le diagnostic est essentiellement clinique, quelques explorations peuvent être nécessaires (à visée diagnostic ou étiologique). La prise en charge (PEC) thérapeutique repose sur la physiothérapie décongestive associant le drainage lymphatique manuel, le bandage peu élastique multicouche, soins de la peau et exercice sous bandage. Les indications de la chirurgie restent rares. Nous essayons à travers ce travail porté sur 33 cas de LOM de : · Discuter les différents aspects épidémiologiques, étiologiques, évolutifs et thérapeutiques du lymphoedème des membres ; · Rapporter nos résultats et les comparer à la littérature

Matériels et méthodes : Ce travail est une étude rétrospective descriptive et comparative étalée sur 3 ans (depuis 05/2010 au 05/2013) ayant inclus de façon consécutive tous les patients porteurs d’un LOM et hospitalisés en service de chirurgie vasculaire à l’hôpital EL FARABI d’Oujda, pour lesquels un traitement basé sur la méthode de la physiothérapie décongestive complète (PDC) à sa phase intensive est réalisée

Résultats : La moyenne d’âge de nos patients est de 44,45 ans avec des extrêmes d’âge à 16 et 82 ans. ; Le sexe ratio H/F est de 0,31 ; l’obésité a été rapportée dans 41,9% des cas, le diabète dans 22,6 % et l’HTA dans 25,8%. Le lymphoedème était : · Primaire dans 15 cas et secondaire dans 18 cas. · Unilatérale dans 23 cas et bilatérale dans 10 cas. · Localisé au niveau du membre supérieur dans 6 cas tous secondaires au traitement d’un cancer du sein, et au niveau du membre inferieur dans 27 cas. Les complications infectieuses (érysipèle/lymphangite) étaient retrouvées dans 63,7 % des cas, et mycosiques dans 57,6%. 31 malades ont bénéficié d’un traitement médical à type de physiothérapie décongestive complète avec un séjour moyen de 5 jours. A la fin de la phase intensive du traitement, le volume relatif moyen perdu était de 8,3%, et 54,5% des patients ont répondu satisfaits. Deux malades chez qui l’oedème était volumineux et fibrosé (stade III : éléphantiasis) et à leur demande une chirurgie de réduction a été réalisée

Conclusion : A la lumière de ces résultats, le LOM reste une entité peu connue dans notre contexte. Sa prise en charge multidisciplinaire (incriminant oncologue, gynécologue, dermatologue, médecin et chirurgien vasculaires, chirurgien esthétique, kinésithérapeute, associations des malades) est le seul garant d’une prise en charge et d’une qualité de vie meilleures. Le traitement nécessite un suivi médical régulier et prolongé pour maintenir la motivation nécessaire des patients afin d’obtenir des résultats pérennes et de limiter les conséquences esthétiques, psychologiques et infectieuses de cette pathologie chronique