Introduction : Les tumeurs infiltrant le muscle vésical représentent 30% de l’ensemble des néoplasmes de la vessie. Elles atteignent surtout l’homme âgé, tabagique chronique. Des progrès importants ont été réalisés concernant les moyens diagnostiques, la compréhension de la carcinogénèse et la prise en charge thérapeutique de ces tumeurs. La chirurgie radicale reste le traitement de référence sans oublier le rôle de la chimiothérapie et de la radiothérapie dans la prise en charge de ces tumeurs. Objectifs : Notre étude avait comme objectif l’analyse des aspects épidémiologiques, cliniques, anatomopathologiques et thérapeutiques de cette affection. Matériel et méthode : Etude rétrospective portant sur 35 cas de tumeurs infiltrant le muscle vésical, pris en charge au sein du service d’Oncologie médicale du CHU Hassan II de Fès, durant une période de 4 ans s’étendant de janvier 2009 au décembre 2013. Les paramètres analysés étaient l’âge, le sexe, les facteurs de risque, les données anatomopathologiques, les signes cliniques et les méthodes thérapeutiques pratiquées.
Résultats : Ces patients représentaient 2.46%de la totalité des tumeurs pris en charge au sein du service d’Oncologie Médicale. L’âge moyen était de 65 ans avec des extrêmes de 49-87 ans et un sex-ratio de 4.9. Sur le plan clinique, l’hématurie représentait le signe d’appel le plus fréquent ; elle a été retrouvée dans73.8% des cas, associé dans 79.2% des cas à des signes d’irritation vésicale.Sur le plan histologique, le carcinome urothélial était retrouvé dans 71.42% des cas. Ainsi que, 37.14% des patients étaient classés stade pt2a. Le traitement était essentiellement chirurgical, le taux d’opérabilité était de 74.28%. Une cysto-prostatectomie a été réalisée dans 35.14% des cas. Tandis que la pélvectomie antérieure a été réalisée dans 8.57% des cas.Une chimiothérapie néo-adjuvante à base de Carboplatine-Gemcitabine a été administrée chez 4 patients soit 11.42%. La radiothérapie a trouvé son indication chez 7 patients soit 20% des cas.Une association radio-chimiothérapie était indiquée chez 80,57%. Le suivi des patients a constitué un problème majeur pour notre étude, vu le recul qui était court. L’évolution a été marquée par la rechute chez 8.57% des patients sur une durée de 8 mois et par une réponse complète chez 3 patients qui sont jusqu’à présent en bon control.
Conclusion : Au terme de cette étude, nous retenons que le cancer infiltrant de la vessie dans notre pays, reste une pathologie assez fréquente, ayant un pronostic grave en rapport avec les stades avancés T3, T4 et les formes indifférenciées, d’où l’intérêt du diagnostic précoce devant toute hématurie macro ou microscopique, et la surveillance par cytologie urinaire des sujets exposés au risque.