Prise en charge des thrombophlébites cérébrales grave en réanimation (A propos de 08 cas)

Introduction : La thrombose veineuse cérébrale (TVC) est une affection peu fréquente, de présentation clinique variable et de pronostic souvent imprévisible. Le diagnostic repose sur la neuro imagerie. Certaines formes graves nécessitent une prise en charge dans un milieu de soins intensifs. Le traitement repose en règle sur l’héparine associée aux mesures symptomatiques et au traitement étiologique

Objectif : le but de notre étude est de dégager les particularités épidémiologiques, cliniques, paracliniques thérapeutiques et évolutives de cette entité particulière

Méthodes : Notre travail est une étude rétrospective monocentrique portant sur tous les malades admis en réanimation A1 du CHU Hassan II de Fès pour la prise en charge d’une thrombophlébite cérébrale grave sur une période de 3 ans (de janvier 2011 à décembre 2013). Nous avons recueillis 8 dossiers pour les lesquels nous avons étudié les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutique et évolutives

Résultats : l’âge moyen dans notre étude était de 32 ans avec une prédominance féminine (sex-ratio 3). Les étiologies étaient polymorphes et associées (37.5%) dominées par les causes gynéco-obstétricales (75%). Les causes septiques demeurent non négligeables (25%). Le tableau clinique était aigu dans 75% des cas. Les troubles de conscience dominaient le tableau clinique (100%) suivies de crises convulsives (50%) et de déficit neurologique (37.5%). La thrombose se localisait surtout au niveau des sinus latéraux (75%) suivis du sinus longitudinal supérieur (50%). L’imagerie montrait un infarctus veineux le plus souvent (62.5%) etdes signes d’engagement cérébral (37.5%). La ventilation assistée sous sédation était la règle dans notre série (100%), la craniotomie de décompression était réalisée dans 37.5% des cas. L’héparinothérapie était administrée aussitôt le diagnostic établi, généralement à base d’HBPM. Les facteurs prédictifs de décès, étaient dominés par le coma (62.5%) suivis des crises convulsives (50%). La mortalité était lourde (62.5%), alors que 25% ont évolués sans séquelles et 12.5% avec séquelles à type de déficit hémicorporel et d’aphasie

Conclusion : La TVC constitue un point de convergence de plusieurs spécialités médicales, il existe des critères de gravité permettant de sélectionner les patients devant bénéficier de soins intensifs, avec une mortalité lourde de l’ordre de 62.5% dans notre série