Introduction : Le carcinome épidermoïde de la conjonctive est une tumeur maligne rare souvent sous diagnostiquée et expose au retard thérapeutique. Elle doit être suspectée devant toute néoformation conjonctivale surtout dans notre contexte ensoleillé. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur tous les patients présentant un carcinome épidermoïde, colligée durant une période de 5ans (2008-2012), au sein du service d’ophtalmologie du CHU HASSAN II de Fès. Nous analysons les différents aspects épidémiologiques, cliniques, histologiques et thérapeutiques. Résultats : L’âge moyen de nos patients est de 62,7 ans, il n’y a pas de différence entre les deux sexes.75% sont de phototype clair et 25% sont suivis pour Xerodermapigmentosum, avec un délai diagnostic moyen est de 11mois. L’étude anatomopathologique a objectivé un carcinome épidermoïde invasif chez 10patients, et 2 cas de carcinome in situ. Le traitement est chirurgical chez 11patients, dont 25% ont subiune exentération orbitaire totale suite à un envahissement locorégional. 6patientsont reçu une chimiothérapie topique à base de mitomycine C soit en adjuvant ou en néoadjuvant à un geste chirurgical, un seul patient a reçu une chimiothérapie exclusive. 2 patients ont présenté une récidive locale, aucun patient n’a décédé de sa maladie durant la période d’observation Discussion Dans notre étude, comme c’est le cas de la littérature, le diagnostic est le plus souvent difficile prêtant confusion avec d’autres néoformations bénignes d’où l’importance de l’étude anatomopathologique. Le problème essentiel réside dans la prise en charge thérapeutique n’ayant pas encore fait l’objet d’un consensus devant une pathologie peu fréquente, mettant en jeu le pronostic fonctionnel. Le traitement chirurgical reste le plus pratiqué, cependant il est marqué par un taux important de récidives ayant conduit plusieurs auteurs à proposer différentes alternatives thérapeutiques. Conclusion : Le carcinome épidermoïde est la tumeur conjonctivale maligne la plus fréquente, mais étant donné le taux de récidive et la possibilité d’envahissement local associés à cette maladie, c’est un diagnostic qui ne doit pas être retardé ni ignoré.