Les plaies pénétrantes avec rétention intraoculaire de CE, constituent une pathologie fréquente, et de pronostic réservé en ophtalmologie. L’objectif de ce travail de thèse est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques, et pronostiques des traumatismes oculaires avec CEIO, de proposer une conduite à tenir pratique devant ce type de traumatisme, et de rappeler l’importance des mesures préventives. Pour répondre à cet objectif, nous avons mené une étude rétrospective dans le service d’ophtalmologie adulte du CHU Ibn Rochd de Casablanca durant la période allant du 01 janvier 2005 au 31 décembre 2009, dans laquelle 150 patients présentant un CEIO ont été colligés. Nous avons constaté une prédominance des sujets jeunes (l’âge moyen = 33 ans), de sexe masculin (100% des cas). Les circonstances de survenue sont dominées par les accidents de travail (48,2%), et de bricolage à domicile (34,5%). Le retard de consultation est évident dans notre contexte (le délai de consultation dépasse les 3jours dans 59,6% des cas). Le CE est, le plus souvent, de nature métallique (78%) et magnétique (73,3%) ; le martellement est le mécanisme le plus incriminé. Le CE est intravitréen dans 61,3% des cas, intracornéen dans 12,7%, intracamérulaire dans 6,7%, et intrarétinien dans 9,4% des cas. L’apport de la radiologie est capital pour le diagnostic positif, la localisation, la conduite thérapeutique et la surveillance des CEIO. Les informations fournies par l’UBM et l’OCT en cas de CE du segment antérieur, sont très utiles et encouragent leur utilisation systématique devant ces cas. Le traitement est chirurgical, utilisant des pinces microchirurgicales (55,45% des cas) et l’électro-aimant (33,6% des cas). Les résultats fonctionnels obtenus restent encourageants. 19% des patients avaient une AV finale supérieur à 1/10. Les complications sont diverses, et dominées par les cataractes post traumatiques (41,34%), et les hémorragies intravitrennes (24,67%). La prévention reste le seul moyen efficace pour réduire la fréquence de ces accidents graves et couteux.