Les méningiomes intracrâniens sont des tumeurs extra-axiales classiquement bénignes, d’évolution lente pouvant revêtir certains aspects de malignité. Ils représentent 15 à 20% de l’ensemble des tumeurs primitives de l’adulte. Les femmes sont en majorité touchées avec un pic à la cinquième décennie. Objectif : recenser les cas, comparer les différents aspects (épidémiologiques, cliniques, radiologiques, thérapeutiques, histologiques, évolutifs et pronostiques) des méningiomes intracrâniens de notre série avec ceux des autres séries de la littérature à la lumière des dernières acquisitions. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 105 cas de méningiomes intracrâniens opérés dans le service de neurochirurgie du CHU Hassan II de Fès entre janvier 2000 et décembre 2009 soit une période de 10 ans. Résultats : Les méningiomes ont représentés 25,2% sur 417 tumeurs cérébrales opérés dans le service durant la même période. La prédominance féminine était très nette avec un pourcentage de 68,6% contre 31,4% chez les hommes. L’âge moyen de nos patients était de 45ans avec des extrêmes allant de 12 ans à 78 ans. Concernant la topographie, les méningiomes de la convexité ont représenté 31,43% des cas, ceux de la base 22,86%, ceux para sagittaux 25,71%, ceux de la faux 9,52%, ceux de la fosse cérébrale postérieure 8,57% et les autres 1,9%. Cliniquement, on note une fréquence élevée de céphalées soit isolées (46,7%) soit dans le cadre d’un syndrome d’hypertension intracrânienne (38,1%), une comitialité (27,6%), un déficit moteur (37,1%), une atteinte des fonctions supérieures (10,5%), 4 patients étaient en pré cécité et 4 patients en cécité. Le fond d’œil réalisé chez 68 patients a noté 23 cas d’œdème papillaire, 13 cas d’atrophie optique et un cas de dilatation veineuse. L’imagerie a permis de faire le diagnostic et de planifier la chirurgie. Ainsi, la taille tumorale moyenne était de 4,56 cm avec des extrêmes variant entre 2 et 9,3 cm. Cette masse tumorale était spontanément hypersense chez 62,4% des cas, isodense chez 29,6% et hyopdense 8%. Après injection de produit iodé, on retrouvait une prise de contraste intense homogène dans 91,1% et hétérogène dans 8,9% des cas .Des calcifications en masse ont été retrouvées chez 27,7% des cas. Un œdème péritumoral a été également retrouvé chez 71,3 % des cas. L’IRM a été réalisée chez 71 de nos patients, dont 4 cas en première intention et 67 cas après le scanner permettant de mieux préciser le diagnostic topographique des méningiomes. L’exérèse chirurgicale globale a été complète (grade I et II de Simpson) dans 77,1% des cas. Cette exérèse était variable en fonction de la topographie. L’étude histologique a montré que les types histologiques les plus rencontrés étaient méningothéliomateux (47cas), transitionnels (33cas) puis fibroblastique (6cas). L’évolution postopératoire était favorable chez la plupart des malades, cependant 27 patients (25,7 %) ont présenté des complications postopératoires faites principalement d’hématome du foyer opératoire (6cas), un infarcissement hémorragique (2cas),poussée d’œdème (3cas), un déficit neurologique (5cas), l’infection (9cas) et l’empyème cérébral (1cas). La mortalité dans cette série était de 8,6%. Les facteurs ayant influencé cette mortalité postopératoire étaient le sexe masculin, l’âge avancé, une insertion au niveau de la base et la fosse cérébrale postérieure, les tumeurs de grande taille supérieures à 5 cm, l’hypodensité périlésionnelle et une durée d’intervention supérieure à 6 heures. Globalement la récidive tumorale a été retrouvé dans 10 cas de notre série soit 12,3%