Les aspects anatomo-pathologiques des lymphomes non hodgkiniens (A propos de 264 cas)

INTRODUCTION : Les LNH sont des affections néoplasiques dérivées des lymphocytes B et T à leurs différents stades de différenciation et d’activation, ils sont de localisation principalement ganglionnaire, leur incidence est en augmentation continue. Ils surviennent à tous les âges. Le diagnostic de certitude est anatomopathologique. Le but principal de ce travail rétrospectif est d’établir une étude descriptive du profil épidémiologique des LNH, leurs caractéristiques morphologiques, ainsi que les caractéristiques immunohistochimiques et cytogénétiques. MATERIELS ET METHODES : Ce travail est une étude rétrospective de 264 cas de LNH de toutes localisations confondues diagnostiqués au service d’anatomie pathologique du CHU Hassan II de Fès durant une période de 6 ans, allant de Janvier-2004 à Décembre-2010. Le diagnostic a été établi après un examen morphologique des prélèvements biopsiques ou des pièces de résection chirurgicale adressés au laboratoire. Cet examen est complété au besoin par une étude immunohistochimique à l’aide des anticorps suivants : CD20, CD79a, CD3, CD5, CD10, CD15, CD30, CD138, EMA, ALK1, CD23, LCA, BCL2, BCL6, KI67. Nous avons précisé, pour chaque malade, l’âge, le sexe, la localisation de la maladie, le type histologique et les données immunohistochimiques. Le stade clinique selon la classification d’Ann-Arbor ainsi que les résultats thérapeutiques ne sont précisés que pour 82 patients. RESULTATS : L’âge moyen était de 46 ans (1-110 ans), le sexe masculin était prédominant ave un sex-ratio = 2.03. Les LNH B sont notés dans 82,58 %, les LNH T dans 17,42 %. Les lymphomes de haut grade sont notés dans 66% et les LNH de bas grade dans 34%. La localisation ganglionnaire a été retrouvée dans 53,4 %, suivie par le tube digestif dans13.26%, 9% au niveau de la sphère ORL, 6,82% au niveau de la peau, 6% au niveau des séreuses, 3,8% au niveau de l’os, 1,9% au niveau du médiastin et 1,9% au niveau du système nerveux central. Les autres rares localisations étaient 1,14% au niveau de la cavité abdominale, 0,76% au niveau de l’appareil respiratoire et 0, 38% au niveau de l’ovaire. L’immunohistochimie était réalisé dans 78.23% des cas pour confirmer le diagnostic et éliminer les diagnostics différentiels. Nous avons observé que les formes étendues étaient prédominantes (77%), alors que 85,36 % des patients ont bénéficié d’une chimiothérapie. Nous avons noté une évolution favorable dans 22%, 15,85% sont en cours de traitement. 1,21% de rechute a été noté, 35,36% ont été perdus de vue et 18% des patients sont décédés. Notre série se distingue des autres séries des pays développés par la fréquence des LNH de Burkitt, du lymphome lymphocytique et du lymphome anaplasique, et la rareté des lymphomes folliculaires. Les caractères épidémiologiques, les résultats de l’immunohistochimie ainsi que les stades disséminés étaient similaires à ceux rapportés dans la littérature.