Tuberculose cérébro-méningée aspects cliniques paracliniques et thérapeutiques (à propos de 9 cas)

La localisation tuberculeuse au niveau du système nerveux central est assez fréquente et grave pouvant engager le pronostic vital et fonctionnel. Elle demeure un problème de santé publique particulièrement dans les pays en voie de développement y compris notre pays. Notre modeste étude porte sur 9 cas de tuberculose cérébro-méningée colligés au service de neurologie médicale du CHU Hassan II de Fès durant la période 20042008. Le but de ce travail est de donner une approche épidémiologique de cette pathologie et d’étudier son profil clinique et paraclinique dans notre contexte et de découvrir le degré d’handicap qu’elle peut engendrer cherchant à améliorer son pronostic à travers une prise en charge adéquate. Il ressort de notre étude qu’il y’a une tendance à la baisse des nouveaux cas de la tuberculose cérébrale à partir de l’année 2006 et que cette pathologie peut toucher toutes les tranches d’âge sans prédominance de sexe. Le niveau socio-économique défavorable était un point commun entre tous les malades. Le mode d’installation était progressif dans la majorité des cas et l’hypertension intracrânienne était le motif le plus fréquent de consultation avec un tableau clinique polymorphe et non spécifique. La majorité de nos malades était classée stade III selon la classification de Gordon et Parson et la présence d’une tuberculose pulmonaire associée n’était pas une situation constante. La tuberculose du système nerveux central est responsable d’une variété de lésions dominées, dans notre série, par la méningite tuberculeuse et les tuberculomes. Sur le plan radiologique, l’IRM reste l’examen de choix pour l’explorationcérébro-médullaire surtout avec ses récentes séquences de diffusion rapportées dans la littérature. Chez nos patients, le diagnostic était présomptif reposant sur plusieurs arguments cliniques, biologiques et radiologiques sans confirmation bactériologique. Ces arguments sont représentés par : – La situation endémique de notre pays. – La présence d’un antécédent d’une tuberculose cérébrale ou extra-cérébrale. – Un tableau clinique évocateur. – La présence d’une seconde localisation tuberculeuse associée. – L’aspect du liquide céphalo-rachidien : une méningite à prédominance lymphocytaire hyperprotéinorachique et/ou hypoglucorachique. – Des anomalies radiologiques (TDM, IRM) évocatrices de l’origine tuberculeuse. – Une évolution favorable sous traitement spécifique. Le traitement, administré précocement chez tous nos malades, a fait appel aux antibacillaires avec le schéma (2SRHZ/7RH) associés à une corticothérapie prescrite dans la majorité des cas sans, pour autant, avoir une réponse immédiate pour tous les malades, et même parfois la survenue d’une réaction paradoxale, notée dans 3 cas. Ceci pourrait expliquer la complexité de la prise en charge d’une tuberculose cérébrale. Le facteur pronostique essentiel, en termes de mortalité et de séquelles, était la gravité du tableau clinique initial. En raison de la gravité de cette maladie, nous insistons sur la prévention primaire et/ou secondaire de la tuberculose pour éviter la survenue de ses formes graves notamment neurologiques, et sur l’éducation de la population qui pourrait améliorer la qualité de la prise en charge par une bonne observance thérapeutique.