Les tumeurs de la vessie étude anatomopathologique et reclassification (à propos de 98 cas)

Les tumeurs de la vessie représentent 5 à 27% de tous les cancers, elles atteignent surtout l’homme âgé entre 55 ans à 70 ans, tabagique chronique, avec approximativement 260.000 nouveaux cas par an dans le monde. La prise en charge de ces tumeurs dépens de plusieurs facteurs pronostic, qui sont concernés par le problème de la fiabilité des données histopathologiques. En effet, la qualité de cette lecture anatomopathologique souligne la nécessité d’une bonne corrélation entre cliniciens et pathologistes. Le but de ce travail est d’établir une discussion entre urologues et pathologistes, afin d’étudier la reproductibilité de la nouvelle classification de l’OMS 2004, et de définir parmi les tumeurs urothéliales les groupes à risque : faible, intermédiaire, et haut risque ; afin de rationaliser leurs indications thérapeutiques et leur surveillance. Notre travail repose sur une étude rétrospective au niveau du laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologique du CHU Hassan II de Fès, concernant 98 cas de tumeur de la vessie sur une durée de 4 ans, entre janvier 2005 et décembre 2008, les points forts de cette étude consistent à comparer les 2 classifications de l’OMS 2004 et 1973 par la relecture et le reclassement de ces tumeurs, la reproductibilité des résultats est basée sur 2 principaux paramètres : le récidive et la progression, L’âge moyen du diagnostic est de 57 ans, avec prédominance masculine le sex-ratio est de 6.5, 91,6% des tumeurs sont de type urothéliale, 7% des carcinomes épidermoïdes, 2% des adénocarcinomes, et 1% de paragangliome, Le stade le plus fréquent est pT1 qui représente 43,4%, contrairement à la littérature, le stade pTa reste le plus diagnostiqué (>50%).Ce qui peut être expliqué par le retard diagnostic de ces tumeurs dans notre pays, les tumeurs profondes représentent 29,5% de nos résultats, Le grade le plus fréquent est le grade III (44%), le reclassement de ces tumeurs selon la nouvelle classification OMS 2004 à montrer que presque tous les grades I sont de bas grade, et presque tous les grades III sont de haut grade, et 56,6% des grades II sont reclassés de haut grade, La notion de récidive et de progression est notée chez 5 cas sur une période variable de 1 à 3 ans, dont 60% des cas classés grade II (haut grade selon OMS 2004), 1 cas classé LMP-T et 1 cas classé grade III. Ces résultats suggèrent l’utilisation pratique de la nouvelle classification, dans notre contexte, seules des études sur les tumeurs de la vessie, tous stades confondus en classant systématiquement selon l’OMS 99 et 2004 avec un suivi prolongé du risque de récidive et de progression permettront de : – valider la notion de LMP-T qui pourrait aboutir à un allègement de la prise en charge chez ces patients ; – Evaluer les risques par corrélations avec le taux de récidive et de progression.