Les myélopathies cervicarthrosiques (à propos de 32 cas)

Notre travail porte sur une étude rétrospective d’une série de 32 cas de myélopathie cervicarthrosiques colligés au service de neurochirurgie de CHU Hassan II de Fès sur une période allant de janvier 2001 à décembre 2007. La Myélopathie cervicarthrosique est une pathologie chronique progressive caractérisée par l’altération du rapport contenant/contenu dans le canal médullaire cervical, avec un tableau clinique de souffrance médullaire. Il s’agit d’une affection touchant le plus souvent l’adulte d’âge moyen de 54 ans avec des extrêmes allant de 28 ans a 80 ans. La tranche d’âge la plus touchée se situe entre 50–60 ans, représentée par 37,5% des cas. C’est une pathologie à prédominance masculine avec un taux de 62,5% des cas dans notre série. Les circonstances de survenue de cette pathologie sont multiples, on a dégagé la notion de profession à risque retrouvée chez 40,6% des cas et la notion de facteur déclenchant dans 31,5% des cas, représentée en particulier par le traumatisme du rachis cervical. Le début de la symptomatologie était progressif dans 78% des cas, avec un tableau clinique variable d’un patient à l’autre. Elle est faite essentiellement de névralgie cervico-brachiale par 47% des cas, et un syndrome pyramidal dans 75% des cas. Le bilan paraclinique fait appel aux examens radiologiques associés ou non aux examens neurophysiologiques. Les radiographies standard sont systématiques et indispensables, ils ont été réalisés chez tous nos patients. L’IRM demeure actuellement l’examen clé dans le diagnostic des myélopathies cervicarthrosiques. Réalisé chez tous nos patients, il a permit essentiellement de montrer la présence d’un canal cervical étroite dans 75% des cas des et une souffrance médullaire dans presque 99% des cas.Sur le plan thérapeutique, tous nos patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical, dont 26 cas opérés par voie antérieure et 6 cas par voie postérieure. En post-op précoce, on a noté une amélioration dans 68,7% des cas, une stabilisation dans 18,7 % des cas, une aggravation dans 3% des cas et un décès chez 9,3% des cas. A long terme, 10 patients seulement ont été revus en consultation avec une amélioration constatée chez 60% des cas et un état stationnaire chez 40 % des cas. A partir de l’étude comparative de notre série avec celle de la littérature, on conclu qu’il existe une parfaite concordance dans les résultats épidémiologiques, cliniques et radiologiques. Quant à la comparaison des résultats thérapeutiques, elle reste difficile dans la mesure où les auteurs ont utilisé des méthodes thérapeutiques différentes et des techniques chirurgicales très variées et enfin des échelles variables d’évaluation des résultats après le traitement. Toutefois et de manière générale, nos résultats restent comparables à ceux publiés dans la littérature.